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Cheffa, un village happé par la douleur
Mort de sept frères dans un puits près de Bordj Bou-Arréridj
Publié dans Liberté le 27 - 07 - 2015

C'est un jour que les secouristes auront du mal à oublier. "J'essaie de penser à autre chose, mais c'est difficile", disait le commandant de la Protection civile, Abdellah Benkhelifa, samedi après-midi, plus de 12 heures après les faits. Il a été l'un des premiers à venir en aide aux victimes.
Le village de Cheffa, à une quarantaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj, se souviendra longtemps de ce terrible drame survenu dans la nuit de vendredi à samedi (24-25 juillet 2015). Sept personnes, membres d'une même famille, ont trouvé la mort asphyxiées à l'intérieur d'un puits, laissant derrière elles et sans ressources, 6 veuves et pas moins de 14 orphelins. Les faits se sont déroulés vendredi après-midi, dans un garage d'une habitation du village. Trois hommes veulent nettoyer un puits quand une émanation d'air confiné, sans doute chargé de gaz, les prend à la gorge. Il a fallu attendre la fin de la journée pour que d'autres membres de la famille se rendent compte de la disparition des trois personnes. Avant d'alerter les pompiers, quatre jeunes de la famille se précipitent pour les secourir, mais ils ont péri en voulant sauver la vie de leurs proches.
Le bilan est terrible. Sept hommes, âgés entre 18 et 43 ans, étaient déjà sans vie à l'arrivée des secours. Les médecins n'ont pu que constater leur décès. La cause exacte de cette asphyxie collective sera déterminée avec précision dès les résultats des premières analyses connus. Sans doute aujourd'hui. Mais il semble que la pompe utilisée pour aspirer l'eau l'ait été dans de mauvaises conditions. Le confinement de l'air aurait, en effet, déclenché une forte émanation de monoxyde de carbone, causant l'asphyxie des sept hommes. Ils pourraient être morts asphyxiés ou noyés.
Toute la journée du samedi, les familles, les proches et les habitants du village étaient rassemblés devant le cordon de sécurité des gendarmes, attendant désespérément que des informations commencent à filtrer.
Le soleil, au zénith, tape très fort. Les familles des victimes sont en première ligne. Entre deux sanglots, un homme supplie les gendarmes de le laisser passer. La foule se joint à lui. Les agents, impuissants, tentent de calmer les esprits.
Pour pallier tout risque d'accident supplémentaire, la gendarmerie a préféré bloquer complètement l'accès au garage. Du gaz pourrait continuer à s'échapper du puits.
La foule suit avec des yeux anxieux l'équipe de la Protection civile qui est chargée de ramener les corps de la morgue de l'hôpital de Ras El-Oued. Puis à nouveau un hurlement de douleur, qui s'éteint sur une note déchirante. L'attroupement se déplace soudainement. Un peu à l'écart, une femme vient de s'écrouler, terrassée par la douleur. Prostrée sur le sol, elle pleure, crie, tape le sol du poing. La foule la regarde, presque religieusement, sans savoir quoi dire. À quelques mètres de là, les dépouilles sont portées vers le cimetière.
C'est un jour que les secouristes auront du mal à oublier. "J'essaie de penser à autre chose, mais c'est difficile", disait le commandant de la Protection civile, Benkhelifa Abdellah, samedi après-midi, plus de 12 heures après les faits. Il a été l'un des premiers à venir en aide aux victimes. "On a reçu le premier appel vers 21h30 et nos équipes sont arrivées quelques minutes après. Le premier constat était le décès de tous ceux qui sont entrés dans le puits. Même la famille n'a pas déterminé le nombre exact des disparus. Il a fallu appeler les plongeurs pour dégager les corps, vider le puits et sécuriser les lieux", a déclaré le commandant, qui ajoute que l'opération a duré plus de 6 heures et le nombre de corps repêchés à la fin de l'opération a atteint les 7. "Hélas, nous n'avons pas pu les sauver. Le CO2 ne pardonne pas", ajoute-t-il. En effet, selon lui, les milieux confinés représentent des dangers importants pour la santé et la sécurité des gens qui peuvent être exposés à différents risques inhérents au fait que l'espace dans lequel ils évoluent est clos, exigu, insalubre, aux issues difficiles d'accès et peu praticables, et peut être pollué par des poussières ou vapeurs toxiques ou inflammables ou appauvri en oxygène : les travaux en milieu confiné figurent parmi les plus accidentogènes, car les conditions de pollution de l'air, d'éclairage, d'exiguïté, d'humidité, de froid ou de chaleur amplifient considérablement la fréquence et la gravité des accidents. Pour le commandant Benkhelifa, ces milieux confinés sont des espaces de travail occasionnels généralement exigus, utilisés seulement pour la réparation, l'entretien, le contrôle des installations et équipements, totalement ou partiellement fermés, avec des moyens restreints d'accès. À ces considérations, il faut ajouter qu'il s'agit souvent de personnel en sous-traitance ou du personnel intérimaire ou tout simplement de particuliers qui est amené à effectuer les interventions dans ces espaces clos : ce personnel connaît peu ou pas du tout les lieux, ce qui augmente le risque. "À cette occasion, je lance un appel aux paysans et aux citoyens à ne pas hésiter à contacter la Protection civile pour des conseils ou assistance lors de ce genre de travaux. Nous avons les moyens humains, matériels et la compétence pour travailler dans ce genre de lieux", a-t-il lancé. Pour les habitants de cette localité, le manque d'eau potable pousse les gens à risquer leur vie pour quelques litres.
En effet, les habitants du village de Cheffa sont constamment soumis au calvaire de la soif. Les villageois indiquent que l'eau coule timidement dans les robinets. "Nous sommes alimentés une fois tous les quinze jours, et pour une durée d'à peine 30 minutes", explique un habitant rencontré lors de l'enterrement des 7 victimes. Ce village n'est pas loin du barrage d'Aïn Zada, mais la crise en la matière persiste toujours à longueur d'année.
C. B.


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