Un travail universitaire, conduit dans le cadre d'un master 1, par un doctorant français (d'origine chinoise) de l'université Aix-Marseille, sur l'immigration chinoise à Alger, donne des explications édifiantes sur un phénomène visible mais dont les contours restaient flous. Les recherches de cet universitaire ont confirmé que depuis le début des années 2000, la présence des ressortissants chinois dans le pays ne cesse d'augmenter jusqu'à atteindre environ 30 000 personnes enregistrées à l'ambassade de Chine en Algérie. Le chiffre est assurément plus élevé puisqu'il faut compter avec les immigrés non déclarés. Deux profils se détachent dans cette communauté : l'ouvrier des chantiers de construction, dont la présence est étroitement contrôlée par les entreprises chinoises, et le commerçant "figure issue d'une migration volontaire dont la visibilité est exacerbée par l'apparition d'un quartier chinois à Alger". Ce quartier est établi à la cité Boushaki de Bab-Ezzouar, qui est devenue le lieu de concentration des commerces, de stockage et de redistribution des marchandises mais aussi de lieu de domiciliation des ressortissants chinois. "Si d'autres quartiers de la périphérie d'Alger ont été un temps investis par les entrepreneurs chinois, ces derniers ont rapidement pris conscience des avantages qu'ils avaient à s'installer dans la cité Boushaki : disponibilité des locaux, coûts de location relativement bas, emplacement et accessibilité au site adaptés à leurs activités."