Si l'indignation et la colère sont particulièrement fortes en Iran, où plus d'un millier de personnes ont manifesté dans deux lieux de Téhéran hier après-midi pour protester contre l'exécution du dignitaire chiite saoudien Nimr Baqer al-Nimr, les chiites ont également manifesté en Arabie Saoudite, au Bahreïn, en Irak, au Liban et au Yémen. Considéré comme la plus haute autorité chiite en Irak, l'ayatollah Ali Sistani, a qualifié d'"agression" le "versement du sang pur" des exécutés par l'Arabie Saoudite. L'influent chef chiite irakien Moqtada al-Sadr a qualifié l'exécution de cheikh al-Nimr d'"horrible attaque" contre les chiites et a appelé à une condamnation internationale. Plus radical, Mohammed Taqi al-Mudaresi, un autre chef religieux basé dans la ville sainte de Kerbala a jugé que cette exécution n'était "pas seulement une déclaration de guerre" contre les chiites "mais contre tous les musulmans". De son côté, le Premier ministre irakien Haïder al-Abadi a fait part d'un "énorme choc", tout en avertissant du potentiel déstabilisateur de l'exécution du Cheikh al-Nimr par les autorités saoudiennes. Au Liban, le mouvement chiite Hezbollah a dénoncé "un crime haineux perpétré sur la base de fausses allégations". À Bahreïn, la police a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants chiites. Au Yémen, où l'Arabie Saoudite dirige une coalition militaire contre les rebelles Houthis chiites, l'association de théologiens liée aux rebelles a condamné l'exécution du cheikh al-Nimr et prévenu d'"une révolution écrasante". Par ailleurs, Mohammed al-Nimr, le frère du cheikh exécuté a averti que cette exécution "provoquera la colère des jeunes" chiites en Arabie Saoudite. Il a précisé avoir reçu "un appel des autorités chargées de (la) sécurité" l'informant "que les corps des martyrs ont été enterrés dans les cimetières des musulmans et ne seront pas rendus à leurs familles". M. T./Agences