À Tlemcen où il s'est rendu hier, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a insisté auprès des chefs de service sur la nécessité de veiller à la formation et le perfectionnement "seule alternative pour rehausser le niveau des techniciens et praticiens de la santé pour atteindre les normes internationales et ainsi offrir au malade l'acte médical de qualité qu'il est en droit d'attendre de nous". En visitant l'Institut supérieur de formation des sages-femmes qui accueille 685 stagiaires dont plusieurs venues de Palestine et de pays africains, il a déclaré qu'"il faut s'ouvrir à l'international en invitant des conférenciers de renom et ne pas rester cloîtré dans un programme classique en expédiant les affaires courantes tous les jours. Il faut innover et rechercher la perfection et la rigueur". Il a, par ailleurs, affirmé que la wilaya de Tlemcen qui dispose d'une vingtaine de polycliniques, déploie de louables prestations dans toutes les spécialités s'adjugeant ainsi les premiers rôles à l'échelle nationale. Le ministre a visité, par la suite, le centre hospitalo-universitaire Docteur Tidjani-Damerdji de Tlemcen (CHUT) où il avait déposé en mai 2015 la première pierre du projet de réalisation d'une unité d'urgence médico-chirurgicale de 100 lits, toujours en chantier, d'une enveloppe financière de 2,5 milliards de dinars. Le CHUT qui est le plus ancien établissement sanitaire de la wilaya dispose d'une capacité d'accueil de 646 lits pour une population de 1,5 million de personnes. Cette situation se traduit par une saturation de l'établissement qui malgré ses 44 services et laboratoires spécialisés et son personnel médical évalué à plusieurs centaines de praticiens n'arrive pas à répondre aux besoins exprimés par une population en nette évolution en quête de soins de qualité qu'elle parvient à trouver difficilement malgré les moyens mis en œuvre et l'apport des jeunes médecins sortis chaque année par vagues de l'université Abou Bekr-Belkaïd. La délégation officielle a ensuite observé une halte au niveau du centre anticancer, en voie d'achèvement situé dans la commune de Chetouane, dans la zone nord-est de Tlemcen. Il s'agit d'une opération engagée en 2006 financée à hauteur de 4,160 milliards de dinars mais qui a dû être réévaluée avec un apport supplémentaire de 950 millions de dinars en plus des 500 millions de dinars destinés à l'acquisition des équipements techniques. Accusant déjà plus d'une année de retard sur la date initiale de réception annoncée par le ministre lui-même lors de ses précédentes tournées dans cette wilaya, l'infrastructure sanitaire spécialisée qui va boucler dix ans de travaux avec son gouffre financier, est prévue pour une capacité d'accueil de 120 lits. Jusque-là, les cancéreux sont obligés d'effectuer de longs trajets pour leur prise en charge hors wilaya et d'autres optent pour le service d'oncologie du centre hospitalo-universitaire de Tlemcen qui, cependant, croule sous le poids de la demande, souvent confronté au problème des pannes répétés du matériel de radiothérapie (qui utilise des rayonnements ionisants pour détruire les cellules cancéreuses en les empêchant de se multiplier) et de la rupture de certains médicaments indispensables au traitement de cette grave pathologie. Au cours de sa tournée dans la wilaya, le ministre a procédé à la pose de la première pierre du premier centre de traitement des addictions et a visité plusieurs polycliniques dont celle de Nédroma. B. Abdelmadjid