Soupçonné d'avoir un lien présumé avec l'organisation terroriste Etat islamique (Daech), un jeune émigré algérien vivant en Belgique a été incarcéré mardi dernier à la maison d'arrêt d'Akbou, avant d'être transféré le lendemain au pénitencier d'Oued Ghir (Béjaïa), a-t-on appris de source sûre. Il s'agit de Zoheir M., âgé de 35 ans, originaire de la commune de Tamokra, dans la daïra d'Akbou, qui venait tout juste de rentrer au pays après un long séjour à l'étranger. Accusé d'être l'un des acolytes et proche du sinistrement célèbre terroriste, Abdelhamid Abaâoud, cerveau des attentats du 13 novembre 2015 qui ont endeuillé la capitale française, Paris. Ce sont les images diffusées par la chaîne de télévision française, France 24, au lendemain de ces attentats de Paris, qui avaient levé le voile sur la face cachée de l'inculpé. Les habitants de sa commune natale, Tamokra, notamment ses amis et ses proches parents, étaient stupéfaits, voire choqués, de voir l'un des leurs aux côtés du sanguinaire Abaâoud, alors qu'ils étaient à bord d'un véhicule avec un autre membre de leur organisation criminelle. Ainsi, le retour inattendu du jeune Zoheir M. dans son village natal, à Tamokra, il y a une quinzaine de jours, n'a pas manqué de susciter autant de craintes que de spéculations. Les palabres vont bon train au sujet de son appartenance présumée à l'organisation terroriste internationale (Daech). Ne pouvant être tombées dans l'oreille d'un sourd, de telles discussions ont vite attiré l'attention des servies de sécurité qui ont aussitôt déclenché une enquête minutieuse, en se basant sur des photos et vidéos publiées par le mis en cause sur sa page facebook. Les investigations menées par les services de la Gendarmerie nationale ont fini par conforter la thèse colportée par la vox populi. Entre-temps, le jeune émigré vivant en Belgique est averti par ses voisins et ses proches qui l'informaient de l'existence éventuelle d'un mandat d'arrêt contre lui. Afin de s'enquérir de la véracité d'une telle information, il se rend d'abord à la brigade de gendarmerie de Tamokra, où il sera orienté vers le tribunal de la daïra d'Akbou. Dans la matinée du 23 février 2016, il se déplace à Akbou pour se renseigner sur sa situation vis-à-vis des autorités judiciaires. Une fois sur les lieux, un impressionnant dispositif policier quadrille tout le périmètre du tribunal d'Akbou. Auditionné par le magistrat instructeur, l'enfant terrible de Tamokra sera immédiatement écroué à la maison d'arrêt de la même ville pour "appartenance à une organisation terroriste internationale" et "apologie du terrorisme". Selon des témoignages recueillis auprès des citoyens de Tamokra, bien que le jeune Zoheir M. n'eût jamais caché son penchant islamiste et son activisme au sein du courant salafiste, il n'en demeure pas moins que personne n'aurait cru à son adhésion à un quelconque groupe terroriste armé. Cela dit, on affirme que tout le monde sait dans son village, qu'avant son départ en exil, il prêchait déjà en faveur du mouvement salafiste au niveau de la mosquée de Tissira, à Tamokra. D'autres sources affirment, par ailleurs, que ce jeune suspect en lien avec des attentats de Paris aurait rejoint les camps d'entraînement de l'Etat islamique et pris part au djihad que mènent les groupes armés de Daech, en Syrie. Après avoir fui les champs de bataille syriens, il se réfugie en Turquie avant de s'installer définitivement dans la région de Molenbeek, connue pour être l'un des principaux fiefs des djihadistes islamistes en Europe. Craignant sa mise hors d'état de nuire en Belgique, il décide alors de retourner au bled pour s'épargner toute interpellation. Mais finalement, il finit par tomber dans les filets de la Gendarmerie nationale. KAMAL OUHNIA