L'Icso a mis en garde contre une explosion sociale qui compromettrait la sécurité et la stabilité de la nation en l'absence de véritables solutions à court terme. La situation sociale du pays inquiète au plus haut point l'opposition partisane structurée au sein de l'Instance de concertation et de suivi de l'opposition. Elle n'a pas manqué de le faire savoir dimanche, à l'occasion de sa réunion à Alger. Elle a estimé que la situation sociale du pays va de mal en pis, citant en exemple l'effondrement catastrophique du pouvoir d'achat. Dans un communiqué sanctionnant sa réunion et rendu public hier, l'Icso a jugé que le pouvoir a contribué à cette situation, par le biais de ses mesures irrationnelles et déséquilibrées de gestion des affaires publiques et la dépréciation du dinar, l'arrêt du rythme de développement dû à l'absence d'une vision claire, à court terme, pour sortir le pays du tunnel. L'Instance de concertation et de suivi de l'opposition a considéré, après analyse de la situation actuelle et ses répercussions sur la stabilité de l'Etat et de la société, que le pays "traverse une impasse politique, le pouvoir a montré son incapacité à s'adapter aux nouvelles mutations sur le plan intérieur et extérieur" et a décrit "une situation d'effondrement et de faillite de l'économie nationale, qui a exacerbé la tension sociale en raison de la dégradation du pouvoir d'achat et de la non-tenue par le pouvoir de ses promesses de réaliser un développement global et la fin de l'Etat social". Sur le plan politique, l'opposition a estimé qu'"en soumettant le projet de révision de la Constitution à l'adoption d'un Parlement illégitime, suivant la politique du fait accompli, sans un minimum de considération pour la souveraineté du peuple, ni tenu compte des répercussions sur la situation interne du pays délétère et des défis extérieurs régionaux et internationaux, le pouvoir a pris un risque réel en raison des menaces qui planent sur le pays". L'Icso considère, en outre, que "le pouvoir a agi de façon unilatérale et extrémiste en imposant des résolutions déterminantes pour l'avenir du pays à travers la politique du fait accompli, qu'il s'agisse des mesures coercitives contenues dans la loi de finances ou du projet imposé de l'amendement de la Constitution, ou encore du rétrécissement des libertés d'exercice des activités politiques, de la liberté d'expression, de la répression exercée et de la détention continue d'anciens militants politiques, de syndicalistes et de juristes". Ce même pouvoir, estime l'instance de l'opposition, "a creusé davantage le large fossé qui existe entre les citoyens et les institutions de l'Etat, détruit l'esprit de la citoyenneté et amplifié la fracture nationale avec l'apparition des facteurs de démantèlement du tissu de la nation, porteurs de risque d'effondrement des institutions de l'Etat". L'Instance de coordination et de suivi de l'opposition a, en outre, exprimé ses vives préoccupations au sujet de la fragilité du front intérieur face aux dangers réels et leur impact sur la sécurité nationale, particulièrement en raison de l'aggravation des menaces régionales entourant nos frontières. Aussi, ses membres rappellent leur "rejet de toute participation à toute démarche dans le cadre de coalitions internationales contre la volonté des peuples qui ne servent pas l'intérêt de l'Algérie, et l'intérêt de la stabilité de la région du Maghreb". AMAR RAFA