Des sachets de lait s'écaillent sous le soleil et des packs de bouteilles de sodas font des bulles sous l'astre ardent, lorsqu'il est au zénith. À telle enseigne, qu'on n'entend plus le p'shit lorsqu'on débouche une bouteille de soda. L'affreuse arnaque ! Alors et de mal en pis, on ne décèle dans aucune épicerie de quartier, le ronronnement de l'armoire frigorifique, si ce n'est la lumière du comptoir-présentoir qui est tout aussi trompeuse. C'est ce qui déroute le consommateur qui s'en tient à la date de péremption du yaourt, alors que la limite de péremption n'est valable que s'il y a respect de la chaîne du froid. C'en est ainsi où qu'on soit : les bulles pétillantes de la gazouze se diluent de la sorte sous les rayons de soleil après avoir perdu de leur superbe, durant le transport chaotique à bord d'un camion pour bestiaux. Mais peut-on en vouloir à l'épicier de faire des économies d'épicier ou de bouts de chandelle ? Apparemment non ! Puisqu'il n'a pas suivi une formation d'épicier au CFPA. S'il en est une preuve, la gabegie de l'épicier contemporain est symbolisée par la disparition du tablier de l'épicier d'antan. Autres temps, autres mœurs, où le brave épicier veillait à la santé du voisinage, sans qu'il se fasse tirer les oreilles par la DCP, le bureau d'hygiène communal et tout le toutim. L. N.