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Amin Zaoui récidive !
Avec son nouvel essai "Un incendie au paradis ! Femmes, religions et cultures"
Publié dans Liberté le 07 - 08 - 2016

Auteur prolifique et fervent défenseur de la laïcité, de la démocratie et des libertés individuelles, Amin Zaoui persiste et signe en publiant aux éditions Tafat un livre très courageux.
Cet essai traite notamment de la situation actuelle du Maghreb et du monde arabo-musulman, du fanatisme religieux, et de la décadence de la culture dans cet espace géographique qui, depuis des décennies maintenant, est le théâtre de guerres fratricides et d'un obscurantisme moyenâgeux. Ecrites entre 2014 et 2016 (avec Les écrivains chrétiens arabes: pionniers de la modernité et Je vous construis le paradis publiés respectivement en 2009 et 2012), ces soixante-dix chroniques, parues d'ailleurs, pour la plupart, dans le quotidien Liberté, sont le fruit de réflexions de l'auteur sur le monde arabe, l'islam, la femme et la place trop peu visible accordée à la culture. C'est surtout le contexte actuel dans cette partie du monde et les évènements tragiques qui s'y déroulent qui interpellent l'auteur : l'explosion de l'extrémisme religieux, l'instrumentalisation de l'islam, le manque d'implication des intellectuels de tous bords dans la sauvegarde de la culture, peur de l'autre et de ses différences. C'est, en réalité, un constat désolant que nous livre Amin Zaoui dans cet essai, du reste, sincère et courageux. Mais loin de se contenter d'une simple observation et d'une énumération de tous ces problèmes qui rongent nos sociétés, l'auteur tente de dégager les causes de cet échec et propose, de son point de vue d'intellectuel, des esquisses de solutions qui pourraient être le salut de ce monde arabe, désormais, sanguinaire et sans repères. Dans la première chronique "Terrorisme : 1 plus 1 plus 1 plus 1 plus 1 plus 1 égal 1", il revient sur l'avènement et la genèse des groupes terroristes comme Jabhet Enosra, Boko Haram, Al Qaïda, et le dernier-né de ces barbares, Daesh. Ils sont, selon lui, le fruit d'une seule et même matrice ou idéologie, celle de Sayyid Qotb, auteur de Maâlim fi attarik (Jalons sur le chemin de l'Islam), célèbre membre de la confrérie des Frères musulmans. Ces organisations seraient, selon l'écrivain, la cause de la haine et de l'obscurantisme que vivent et subissent aujourd'hui les pays musulmans : "Elles sont contre toutes cultures de lumières, ennemies de la raison et de la culture de la vie et du bonheur. Elles sont du côté de la mort". Il démystifie ensuite, sans ambages, l'un des personnages les plus marquants de la culture musulmane: Ibn Khaldoun, historien, sociologue et écrivain dont "les écrits ont été célébrés par les Arabes comme par les Berbères. Par les musulmans, par les chrétiens comme par les juifs". Mais cette image d'Epinal, celle de défenseur des lumières serait trompeuse selon Zaoui. Ibn Khaldoun aurait émis, d'après lui, une "fatwa" à l'encontre des Soufis, en appelant à brûler leurs livres et même à incinérer leurs auteurs, à l'image d'Ibn Al arbi, Ibn Borjan, Ibn El-Faredh, etc. Outre l'intolérance et les conflits, l'auteur revient sur la place de la culture dans le monde arabe, et rappelle, navré, le sort réservé à une bibliothèque au temps du calife Omar Ibn El-Khattab, lors de la prise d'Alexandrie. Ce dernier aurait ordonné à son général Amrū ibn al-aāṣ de brûler tous les livres car si ces ouvrages sont conformes au Coran, ils sont donc inutiles et si au contraire, ils sont pernicieux, il faut, bien sûr, les détruire. Zaoui ne manque pas de rendre, par ailleurs, un vibrant hommage à tous les écrivains, artistes, journalistes, gardiens de la culture, de la liberté et de la mémoire collective à l'instar d'Assia Djebar, Malek Haddad, Edmond Amrane El Maleh, Khalil Gibran, Nizar Kabbani, Elia Abou Madi, Mikhaïl Noueyméh et d'autres. L'auteur regrette, en outre, que ces intellectuels ne soient plus là pour dénoncer ou sauver, ne serait-ce que par leurs écrits, leurs voix, ce monde arabo-musulman qui s'engouffre, jour après jour, dans une spirale infernale, où la haine, l'hypocrisie et l'intolérance font partie du lot quotidien. En somme, la seule voie qui pourrait renverser ce fait accompli résiderait, selon l'essayiste, dans le brassage des cultures, l'acceptation de l'autre et ses différences. Et surtout dans la connaissance et le savoir. Car le "Paradis" d'Amin Zaoui est "une bibliothèque constituée de livres", "de beaucoup de livres, humains et divins", "des livres dans toutes les langues".
Yasmine Azzouz
Un incendie au paradis ! Femmes, religions et cultures, d'Amin Zaoui. Editions Tafat Collection. Essai. 2016, 216 Pages 500 DA


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