Très attendu des cinéphiles du monde entier et notamment des fans de "DC Comics" et après plus d'une année de promotion tous azimuts, le public algérois n'aura pas fait faux bond. D'ailleurs, pour la troisième projection du film Suicide Squad du réalisateur David Mayer, une longue file d'attente était visible dimanche dernier à l'extérieur même de la salle Ibn Khaldoun. Un public, jeune pour l'essentiel, qui a vite fait d'envahir la salle, et ce, dès l'acquisition des tickets d'entrée. Certains ont même été contraints de s'asseoir à même le sol, compte tenu du très grand nombre de spectateurs qui sont venus apprécier, par eux-mêmes, ce qui semble être le film à ne pas rater cette année. Dès les premières secondes de ce long-métrage, le public applaudit alors l'ouverture sur fond sonore de House of the rising sun, qui présente Deadshot (Will Smith) et son vécu trépidant de tueur à gages. Mais c'est surtout l'apparition d'Harley Quinn (Margot Robbie), un personnage déjanté qui fera réagir l'assistance conquise, d'emblée, par l'acolyte du Joker (Jared Leto). Suicide Squad, littéralement, l'Escadron Suicide, met en scène ainsi, un groupe d'"anti-héros", soit des méchants, qui n'ont ni foi ni loi, mais qui se retrouvent (malgré eux) entraînés dans une course contre la montre afin de sauver la nation américaine après la mort de Superman. Ce groupe de "super-vilains" est composé notamment de tueurs à gages, de pyromanes et de serial killers. Bref, une "fine" équipe au cocktail aussi meurtrier qu'explosif et qui contraste singulièrement avec les traits lisses des justiciers tels Superman, Batman et autres Flash Gordon, des super-héros qui nous ont toujours fait rêver. Cette fois, ce sont de super-vilains qui constituent, semble-t-il, la dernière planche de salut de l'Amérique afin de prévenir la menace imminente de l'apparition d'un méta-humain qu'il faut à tout prix anéantir. Ils sont alors recrutés par Amanda Waller, employée du gouvernement fédéral qui les manipule à souhait, afin de les intégrer, malgré eux, et avec des moyens de persuasion machiavéliques, la Task Force X. Ce personnage Amanda Waller, campé par l'excellente Viola Davis, actrice déjà récompensée pour son rôle dans la série How to get away with murder, utilise les points faibles de ces anti-héros afin d'arriver à ses fins. Par ailleurs, le Joker, contrairement à ce que laissait présager la bande-annonce le présentant comme personnage de premier plan, celui-ci se fera plutôt discret tout le long du film. Certes, il participe à l'avancée de la trame sans être néanmoins un élément essentiel du film. On peut même dire qu'il fait pâle figure à côté du désormais mythique Joker de Heath Ledger ou même encore celui incarné par Jack Nicholson. En dépit cette première déception, le public, magnanime, pardonnera par la suite lorsqu'il réalisera que le vrai héros du film, c'est une héroïne en l'occurrence Harley Quinn, magistralement interprétée par Margot Robbie. Avec un humour corrosif et une folie meurtrière, elle ne dévoile pas moins un côté fleur bleue dès qu'elle se retrouve aux côtés de son cher compagnon, le Joker. Revenu de ses illusions, le public comprendra dès lors que le film repose bien sur les épaules de cette ancienne psychiatre complètement déjantée et qui aura ravi la vedette aux autres personnages, et ce, dès son apparition à l'écran. Outre l'énergie qu'elle dégage particulièrement lorsque la trame perd quelque peu de son élan, Harley Quinn sort alors son atout majeur à savoir l'humour qui atteindra très vite les spectateurs qui, à chacune de ses répliques, riaient aux éclats. Cela dit, on peut déplorer par ailleurs le jeu fade de Cara Delevingne et Joel Kinnaman, autre couple du film, qui est à mille lieues d'égaler la précision et la perspicacité du jeu duo formé par Harley Quinn et le Joker. Les autres acteurs, moins connus que les têtes d'affiches que sont Will Smith et Jared Leto, réussissent, pour leur part, à convaincre toutefois les spectateurs à l'image d'un Jay Hernandez et d'un Jai Courtney qui, tous deux, apportent réellement de la consistance à ce blockbuster. Aussi, quoi qu'on puisse dire et malgré les critiques virulentes qu'a reçus le film dès les premiers jours de sa sortie mondiale, il reste néanmoins un succès commercial au box office. Mieux encore, il est, d'ores et déjà, prévu une suite axée, cette fois, sur la vie d'Harley Quinn. Retour à Alger, les cinéphiles de la Salle Ibn Khaldoun semblaient particulièrement ravis d'être pour une fois au diapason du cinéma mondial. Yasmine Azzouz Suicide Squad, en projection tous les jours à partir de 18h jusqu'au 14 août à la salle Ibn Khaldoun. Prix d'entrée : 600 DA.
