Le terroriste malien, qui a dirigé l'opération de destruction en 2012 des mausolées de Tombouctou, classé patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco, a plaidé coupable, à l'ouverture hier de son procès à la Cour pénale internationale de La Haye. "Votre Honneur, j'ai le regret de dire que tout ce que j'ai entendu jusqu'à présent est véridique et reflète les événements", a affirmé Ahmad Al Faqi Al Mahdi, environ 40 ans, après la lecture des charges : "Je plaide coupable". Le Targui est accusé d'avoir "dirigé intentionnellement des attaques" contre neuf des mausolées de Tombouctou et contre la porte de la mosquée Sidi Yahia entre le 30 juin et le 11 juillet 2012. Ce terroriste, qui risque entre 9 et 11 ans de prison, a demandé pardon, espérant obtenir la clémence de la CPI. "Ces bâtiments étaient les plus connus de Tombouctou et faisaient partie de son héritage historique, ils faisaient partie de l'histoire du Mali et de celle du monde", a affirmé la procureure Fatou Bensouda. "C'est un crime qui porte un coup aux valeurs universelles que nous devons tous protéger", a-t-elle ajouté. "Ce qu'il s'est passé à Tombouctou est une page noire dans l'histoire de la ville." Pour soutenir sa déclaration liminaire, le bureau du procureur a diffusé des images de terroriste, kalachnikov à l'épaule, haches et pioches à la main, faisant tomber par pans entiers les murs en terre crue. Une interview d'Ahmad Al Faqi Al Mahdi accordée à des médias français et des images satellites, prises avant et après les destructions, ont également été montrées. Fondée au Ve siècle par des tribus touareg, Tombouctou est devenue un grand centre intellectuel de l'islam et a connu son apogée au XVe siècle. En tant que chef de la Hisbah, la brigade islamique des mœurs, il aurait ordonné et participé aux attaques contre les mausolées, détruits à coups de pioche, de houe et de burin. R. I./Agences