L'association Rassemblement Actions Jeunesse (RAJ) clôturera aujourd'hui son université d'été. Elle se déroule depuis jeudi au camp d'été MAM-Tours à Tichy. La thématique : "Société civile : acteur incontournable du développement". Le président de RAJ, Fersaoui Abdelouahab, a indiqué qu'il faudra profiter de ce moment de réflexion, de débats et de partage pour voir ensemble "comment construire notre avenir". Quant au choix du thème, il n'ignore pas qu'au fil des contextes sociopolitiques, les conceptions de la société civile sont venues se superposer au point d'alimenter ce caractère polysémique. Il dira, en outre, qu'"il n'y a pas de société civile organisée". Mais c'est réfléchi, cette idée de soumettre à débats cette notion de société civile, qui doit jouer normalement un rôle de courroie de transmission, d'intermédiaire. "Malheureusement, déplorera-t-il, la société civile est divisée, atomisée au lieu de travailler pour devenir un acteur, mais aussi un partenaire des pouvoirs publics, de l'Etat." Bien sûr qu'il y a le blocage du pouvoir politique, et ce, depuis l'Indépendance ; on a tout fait pour la fragiliser. Cela, on ne peut pas le nier, expliquera-t-il. "Mais rien ne nous empêche de construire cette société civile ; amorcer un débat entre nous en tant qu'acteurs" pluriels avec un vécu et des expériences propres. "Qu'est-ce qui nous empêche de tisser des liens ? Il est nécessaire que la société s'organise. Il y a des limites que l'on ne peut franchir. On n'a pas (présentement) une capacité d'influence." L'objectif n'est pas de créer un nouveau sigle, dira-t-il. Il s'agit de multiplier ce genre d'espace. Et faire face au rouleau compresseur, castrateur. Il a cédé sa place ensuite à Daho Djerbal, historien et directeur de l'unique revue sérieuse d'étude et de critique sociale en Algérie, Naqd, pour y parler de l'individu et société, citoyenneté et mouvements sociaux. Il a d'emblée tenu à saluer son auditoire, des gens de terrain dont l'engagement sert de fertilisant à cette Algérie, qui va inévitablement se relever. La notion de société civile n'existe pas chez nous ; selon lui, il y a, a contrario, des individus. Car, interrogera-t-il son auditoire : "Quelle est l'action dans cette société civile ? Le sujet de la société civile ? Et qu'est-ce qui agit dans cette société civile ? En fait, c'est l'individu. Et on pense à l'individu citoyen, qui cherche à bâtir une société civile et citoyenne. Or, dans notre culture propre, la question de l'individu se pose." Et l'individu sans lignée se situe au dernier niveau de la hiérarchie. Isolé, il sera réduit à la sollicitation. Il est donc dans la situation de servitude parfaite. Idem pour les sociétés désintégrées durant la colonisation. On va aller chercher alliance auprès d'un maître, de groupes puissants. Il citera l'exemple de l'UGTA, caporalisée en 1963, en dépit des précautions prises par ses cadres dirigeants. On ne peut s'empêcher de penser à l'improbable société civile en Algérie ou au Maghreb, voire en terre d'islam. Et pour cause : Etat et société civile ne se sont jamais différenciés car ils n'ont pas libéré d'espace particulier pour une société civile distincte et autonome. Quant à Amar Belhimer, professeur en droit et journaliste, sa communication a porté sur les associations et société civile. Il a décliné les règles de fonctionnements des associations avec deux marqueurs : la loi sur de 1989 et de 2012. La première a été élaborée quand la rente s'est raréfiée ; la deuxième quand les ressources de l'Etat étaient disponibles. La première pour plus d'ouverture, la deuxième pour plus de contrôle. M. Ouyougoute