Résumé : Une fois au village, M'hamed décide de rejoindre sa famille adoptive. Meriem tente de le retenir plus longtemps auprès d'elle. Le jeune homme refuse. Il compte passer tout le week-end auprès de ses parents. Il n'aimerait pas qu'ils se sentent délaissés. Meriem tente de se justifier : -Je ne te demande pas de les délaisser. Heu... Je... je voulais juste te rappeler... -Que tu es ma mère et que j'ai mis des mois à tenter de t'approcher. Les circonstances de nos retrouvailles ne sont pas fortuites. Comme le disait khalti Taos, le destin se manifeste chaque fois sous des angles différents. Voyons mère, je ne vais pas te quitter maintenant que je te retrouve, mais je ne pourrai pas non plus renier mes parents adoptifs. Il se saisit de son sac à dos et tourne les talons en lançant : -Je passe le week-end dans ma famille. Meriem le suit des yeux alors qu'il refermait la porte d'entrée derrière lui. Personne au village ne connaissait la vérité telle qu'elle était. Les parents adoptifs de M'hamed furent sidérés d'apprendre qu'il avait retrouvé sa mère, et comptait maintenant parmi les membres de la famille de Meriem. Mais M'hamed leur fera savoir qu'il ne comptait pas trop s'enchaîner à des considérations qui dépassaient tout entendement. Il voulait retrouver la femme qui l'avait mis au monde. Et c'était tout. Il allait bientôt terminer ses études supérieures, et ressent de plus en plus le désir de s'installer sous d'autres cieux. Tahar et Yamina gardèrent le silence devant ces révélations. Il ne leur avait pas avoué, bien entendu, qu'il venait de donner un rein à Taos, et de ce fait, lui avait sauvé la vie. Il se sentait libre dans ses agissements. Sa vie lui appartenait. Le passé ne comptait plus pour lui. Seul l'avenir importait. Le week-end passe. Houria était revenue à la ferme. Elle avait une mauvaise toux, et s'était rendue chez une guérisseuse pour se soigner. Meriem lui propose de consulter un médecin mais elle refuse. Taos s'était levée, et avait fait le tour de propriété avec les enfants. Elle se sentait beaucoup mieux, mais n'était plus apte à s'occuper de l'entretien de la maison comme autrefois. Daouia avait pris la relève. Amar allait peut-être venir pour le Ramadhan. Meriem se met à réfléchir. Comment allait-elle lui présenter M'hamed. ? Elle s'en ouvrit à Taos, qui lui demande de la laisser faire. Les jours et les semaines passent. Meriem avait repris son travail. M'hamed était retourné à la cité universitaire. Il avait décroché de bonnes notes aux examens et s'apprêtait à préparer un diplôme d'études approfondies. Malgré l'insistance de Meriem pour le garder à la maison, il avait refusé, mais revenait régulièrement voir ses jeunes demi-frères et passer d'agréables moments avec sa mère et Hakim. Un soir, le téléphone sonne. C'était Taos, qui les appelait pour leur apprendre que Houria venait de mourir. Meriem reçoit un choc. Sa belle-mère n'avait pas été tendre avec elle mais avait marqué sa jeunesse. Elle ne concevait pas la ferme sans elle. Malgré sa langue pendue, Houria avait sa place dans la famille. Elle était aussi la mère de son jeune frère Aïssa. La jeune femme versa de longues larmes. Hakim lui propose de se rendre immédiatement au village et ils prirent la route avec M'hamed et les enfants. Ils roulèrent en pleine nuit, et furent surpris à leur arrivée à la ferme de retrouver Amar ! Ce dernier était arrivé la veille sans tambour ni trompette. Aïssa l'avait accompagné. Il était triste pour sa mère. Personne ne lui avait dit qu'elle était malade. À ses dernières vacances passées à la ferme, elle se portait bien. On tente de le consoler. L'heure du grand départ avait sonné pour elle, et personne n'y pouvait rien. On enterra Houria dans le cimetière familial auprès de sa fille Ghania. Amar ne semblait pas trop affecté, mais on sentait qu'il avait le cœur gros. Quelque chose le préoccupait. À son retour du cimetière, il demande à Meriem de le rejoindre seule dans sa chambre. Ils s'enfermèrent durant de longues heures. Lorsqu'ils en ressortirent, ils avaient tous les deux l'air calme et serein. Amar s'avance vers M'hamed qui se tenait auprès de Taos, au salon, et à l'écart de la foule. Sans dire un mot, il attire le jeune homme vers lui et le serre dans ses bras. Aucune expression ne pouvait décrire ce que ressentaient les deux hommes. Taos s'essuie les yeux et Meriem lui entoure les épaules, avant de laisser couler ses larmes. Enfin, elle pouvait respirer d'aise. Désormais, Amar saura remettre les pendules à l'heure, et gommer les affres du passé. N'est-ce pas qu'il était le grand-père de ce jeune homme que toute les filles du village convoitaient ? Mais pour ne pas susciter la curiosité des villageois et remuer les cendres douloureuses du passé, on décida de garder le secret dans la famille. M'hamed accompagnera son grand-père en France, et trouvera en Aïssa, un ami et un confident. (À suivre) Y. H.