La soirée inaugurale de cette édition a été donné jeudi, à la maison de la culture Kateb-Yacine, et a vu la participation d'une pléiade d'artistes, notamment Raïna Raï et Hakim Salhi. Inscrite sous le slogan "Musique raï, pas touche", cette manifestation se poursuivra jusqu'au 5 novembre à Sidi Bel-Abbès. Le coup d'envoi du 9e festival culturel national de la chanson raï a été donné jeudi dernier, à la salle de spectacles de la maison de la culture Kateb-Yacine, en présence du wali, du directeur de la culture de wilaya et des autorités locales civiles et militaires. Pour cette édition qui se poursuit jusqu'au 5 novembre, les habitués ont rapidement constaté le changement, notamment celui de la délocalisation du festival dans une petite salle, alors que pour les années précédentes il se déroulait au stade des Trois-Frères-Amarouch. Par ailleurs, malgré ce changement, les nombreux spectateurs qui ont assisté à cette première soirée ont estimé que l'ouverture a été une réussite et a permis aux jeunes et aux familles de se libérer, malgré l'entrée payante à 500 DA. À ce propos, le chanteur Hakim Salhi nous a confié : "Ce soir, j'ai retrouvé un festival plutôt familial et réussi, car la salle est pleine de familles, de jeunes et d'enfants et de couples. Je retrouve le vrai raï, qu'on peut écouter en famille." Et de renchérir : "J'ai constaté également que le commissariat du festival a donné cette fois-ci la chance aux artistes locaux marginalisés. Cette idée de Lotfi Attar est un bon tremplin pour eux, et elle va leur permettre de se rapprocher des médias, de rencontrer les autres artistes et de se retrouver sur une scène, où il y a du son, de la lumière et un large public." Sur le plan artistique, cette soirée inaugurale a été un délectable mélange de styles de raï moderne et ancien dit "trab", interprété par dix chanteurs qui ont envoûté pendant plus de trois heures le public présent. Le groupe Raïna Raï a ouvert le bal, en reprenant ses tubes, à l'instar de Salam alikom, A rayi hakda et la célèbre Zina diri lataye dans une ambiance de fête. La chanson sentimentale a été présente sur la scène de la salle Kateb-Yacine, à travers les tires de Cheikh Nâam, Aniti sabab fi maarifatna et Goutlek ki nakhtik ana. Suivi de l'artiste Hakim Salhi, lequel s'est dépensé sur scène pour satisfaire les goûts et les désirs des jeunes avec sa suave voix et danses endiablées, en interprétant ses célèbres morceaux Sahraoui et Yak ana nabghiha. La soirée s'est poursuivie avec le jeune chanteur cheb Yacine qui a entonné deux de ses plus belles chansons Diriha fi balek et Mazal souvenir andi. Au bonheur de l'assistance, la première partie de la soirée s'est clôturée avec cheb Mohamed Abbassi, un des pionniers du festival, qui a interprété une des plus belles chansons de feu Ahmed Zargui Andi m'hayna. La deuxième partie du spectacle a été la plus animée avec la montée successive sur scène des chebs Allam, Kader Sghir et Abbès Marhoum, qui ont mis le feu dans la salle. Le clou de la soirée a été sans conteste la montée sur scène de la star du raï Kader Japoni, un habitué de ce festival. Très en verve, il a réussi à faire chavirer les cœurs grâce à ses chansons, qui ont été fredonnées en chœur par le public, notamment Raki maaya, Trouhi wa tkhalini... À noter qu'avant le coup de starter de cette 9e édition, Lotfi Attar, commissaire du festival, a donné une conférence de presse en présence de nombreux artistes. Lors de cette rencontre, il est revenu sur le montant global du budget estimé à 15 millions de centimes, et qui est "jugé insuffisant" par le commissariat. Il a tenu aussi à rappeler "les promesses de certains opérateurs locaux qui devaient sponsoriser cet événement, mais en vain". Concernant les artistes programmés à ce rendez-vous, le conférencier a précisé : "À travers le programme concocté, après avis du ministre de la Culture, lors de sa dernière visite à Sidi Bel-Abbès, on a voulu rassembler les artistes locaux et les stars du raï qui ont une popularité chez les jeunes pour offrir au public un plateau musical très varié."