Le scandale de l'achat des signatures par certains partis politiques dont on n'exclut pas qu'il aura des répercussions sur la participation au scrutin et sur la qualité du futur Parlement continue de faire jaser. Devant les jeunes du parti réunis hier à Alger, le premier secrétaire du FFS, Abdelmalek Bouchafa, a accusé les "oligarchies" de s'employer pour "occuper et miner" la scène politique pour placer des candidats qui serviront le maintien du statu quo. "Le discours du FFS n'est ni conjoncturel ni électoraliste, c'est le produit d'un long parcours (...) le patriotisme, aujourd'hui, c'est la démocratie qui nous protègera de toutes les convoitises, celles des oligarchies de l'intérieur liées à la barbarie des capitaux étrangers et qui pillent les ressources et accaparent des acquis nationaux (...)", a estimé hier dans son allocution à l'ouverture des travaux de cette rencontre, Abdelmalek Bouchafa. "Ce sont ces oligarchies qui travaillent jour et nuit pour éloigner la jeunesse de la politique, qui œuvrent pour occuper et miner la scène politique avec des milliards de dinars d'argent sale pour placer des candidats au service des législateurs qui maintiennent le statu quo et pour légaliser la prédation et le monopole des capitaux ainsi que la destruction du secteur public (...)", accuse-t-il. Convaincu que le changement est "inéluctable", Abdelmalek Bouchafa invite les jeunes à "investir la politique" car "c'est la seule voie menant au changement". "La violence a échoué, elle est l'alliée naturelle de la dictature et de l'autoritarisme. C'est la sève dont se nourrissent les empereurs de l'argent sale, à l'intérieur et à l'extérieur." Considérant que la crise est d'abord d'ordre politique, le premier secrétaire du FFS qui réitère au passage l'appel du parti pour l'ouverture d'un débat national sur les questions économiques de nature à "créer les conditions consensuelles politiques, économiques et sociales", rappelle aux jeunes que "l'éloignement de leurs semblables de politique va consacrer la situation de congélation qui sert le pouvoir, lequel veille et encourage le statu quo". "Vous êtes conscients, comme nous, que le maintien du statu quo n'est pas une fatalité, que le changement est inéluctable. Que chacun assume ses responsabilités avant que ce changement ne nous soit imposé par des agendas étrangers, ceux des forces capitalistes", met en garde Bouchafa, un message visiblement destiné aux décideurs. D'ailleurs, le premier secrétaire du FFS ne manque pas de stigmatiser ceux qui considèrent que le peuple algérien n'est pas "mûr" pour le changement. "Au FFS, nous ne sommes ni en faveur de la situation actuelle ni pour le changement qui sert les stratégies des grandes puissances (...) nous disons : ‘Nous ne sommes ni des mineurs, ni des marchés, ni des consommateurs ; nous sommes adultes' (...)". "Nous poursuivrons la lutte, avec le peuple algérien, contre quiconque veut sacrifier l'indépendance et la souveraineté du pays au profit de grandes puissances et de pôles politiques et économiques mondiaux pour obtenir l'appui et le soutien pour l'exercice de l'autoritarisme et le monopole du pouvoir et des ressources (...)", conclut-il. Pour sa part, Ali Laskri, membre du présidium, a rappelé, à l'intention des jeunes, que les prochaines élections ne sont "qu'une étape" dans le processus de reconstruction du consensus national. C'est pourquoi il les appelle à s'investir pour imposer le changement. "Au FFS, nous sommes convaincus que la jeunesse de notre pays a les capacités et l'énergie nécessaire pour pouvoir imposer cette alternative. Il lui suffit juste d'opposer implication et détermination à l'entreprise de dépolitisation menée par le pouvoir, d'opposer espoir au fatalisme, de s'engager au lieu de céder à la démobilisation (...)".