Des dizaines, voire des centaines, de restaurants et autres gargotiers ouvrent pendant le mois de jeûne, non pas dans le but de servir des plats aux jeûneurs, mais pour exercer une activité autre que la restauration. Comme à l'accoutumée, les mêmes irrégularités qui caractérisent le marché des denrées alimentaires et des fruits et légumes durant le mois de Ramadan ont réapparu cette année. Première anomalie qui semble avoir la peau dure est incontestablement le changement d'activité de certains commerçants pendant le mois sacré. Des dizaines, voire des centaines, de restaurants et autres gargotiers ouvrent pendant le mois du jeûne non pas dans le but d'offrir des plats aux jeûneurs mais plutôt pour exercer une autre spécialité autre que la restauration, telle que la vente de gâteaux traditionnels, de pâtisserie, de jus et limonades... Si certains parmi eux ont obtenu l'autorisation de la part des responsables concernés, d'autres, en revanche, décident de ne pas se conformer à cette réglementation. La commercialisation, qui, en principe, obéit à des normes, devient dans ce cas illicite et devrait être sanctionnée par la fermeture immédiate des locaux et le paiement d'amendes par les revendeurs. L'on constate également le retour en force des points de vente informels avec une augmentation de leur nombre de 25%. Cela est essentiellement dû au manque de marchés de proximité et de détail, conjuguée à une hausse remarquable de la demande sur les produits de large consommation. Ce sont des espaces qui échappent au contrôle, car non identifiés, où sont commercialisés des produits alimentaires, tels que les boissons, l'eau minérale, les jus et les sodas, les laitages, le pain, les composants de gâteaux, les pâtes... exposés au soleil et à la poussière sur des tables de fortune. Ce type de commerce réussit à ses marchands occasionnels car il suscite un engouement de la part des consommateurs attirés par le niveau bas des prix pratiqués. Pis encore, il s'agit souvent de produits périmés ou dont la date de péremption est proche ! Ce qui dénote d'une absence de culture de la consommation au sein de notre société. La ménagère ne doit pas, par conséquent, aller s'approvisionner dans ces sites illicites où la seule règle respectée est... le non-respect des règles d'hygiène et de celles qui régissent les transactions commerciales. D'où le nombre important de cas d'intoxications alimentaires enregistrés chaque année parmi les familles. Outre le manque d'hygiène, des produits impropres à la consommation y sont proposés aux clients. L'on constate, aussi, l'absence flagrante de facturation dans les transactions commerciales rendant la traçabilité des produits quasi impossible. Par ailleurs, des milliers de commerçants n'affichent pas leurs prix tandis que des milliers d'autres se sont opposés au contrôle, ce qui est considéré comme une infraction. D'autres vendent leur marchandise sans registre du commerce. Face à toute cette fraude observée à travers tout le territoire national, l'Etat doit approfondir sa réflexion pour trouver des solutions efficientes. Il doit arrêter une stratégie persuasive qui convaincra ces commerçants malveillants à abandonner leurs actes illicites et travailler dans la légalité et la transparence la plus totale... Pour le moment, les pouvoirs publics, à commencer par le ministère de tutelle, avouent leur échec ou, du moins, leur incapacité à cerner avec précision l'ampleur de ces activités commerciales illicites. B. K.