"Il est loin le temps où l'Etat nous accordait des fonds. Actuellement, nous sommes tributaires de nos clients et de nos performances", souligne M. Fellahi, chef du département commercial de l'ADE de Bouira. "Les créances de l'Algérienne des eaux (ADE) de Bouira s'élevaient, au 30 juin 2017, à plus de 508 millions de dinars, dont 66%, soit 294 millions de DA, sont détenus par les ménages, 113 millions de DA par les administrations publiques, ce qui représente 25% du montant global, et le reste est réparti entre les commerces, l'industrie et les ventes en gros et en détail de l'eau", a indiqué M. Fellahi, chef du département commercial de l'ADE de Bouira. Interrogé à propos du manque à gagner pour l'entreprise, classée comme établissement public industriel et commercial (EPIC), notre interlocuteur estimera qu'il est "important" de préciser que, depuis 2014, l'ADE de Bouira vit sur ses propres recettes. "Il est loin le temps où l'Etat nous accordait des fonds. Actuellement, nous sommes tributaires de nos clients et de nos performances", a-t-il souligné. Pour ce qui est de la tarification de l'eau, M. Fellahi l'estimera "dérisoire" par rapport au coût de production et de distribution de ce précieux liquide. "Nos clients bénéficient d'une tarification subventionnée par les pouvoirs publics. Le coût réel de l'eau du robinet avoisine 40 DA/m3 alors que le client de première catégorie la paie à 6 DA /m3", a-t-il révélé. S'agissant des actions en justice contre les clients récalcitrants, ce responsable révélera le chiffre de 355 affaires au service du contentieux, ce qui représente plus de 900 millions de centimes de manque à gagner. Pour sa part, la chargée de communication de cette entreprise, Mme Souad Khelif, indiquera que l'ADE de Bouira couvre 37 communes, soit 82% du territoire de la wilaya, et prévoit à l'horizon septembre 2017 d'atteindre les 90%. Selon la même source, la production de l'eau potable de l'unité de distribution de Bouira est de 41 198 621 m3, soit une moyenne journalière de 112 873 m3/j. Cette eau provient des barrages de Koudiat Acerdoune, Tilesdit et Lakehal, en plus des eaux souterraines des forages. Interrogée à propos de la problématique des fuites d'eau, notre interlocutrice précisera qu'elle est en train d'être réglée de "manière progressive". Ainsi, en 2016, des fuites d'eau ont été définitivement traitées dans 5550 sites. Dans le détail, on apprendra que 89 canaux d'adduction défectueux ont été remplacés, 2450 fuites liées au réseau de distribution ont été colmatées et 3011 branchements déficients ont été renouvelés. Pour ce qui est du 1er semestre 2017, 3996 sites de fuites d'eau ont été localisés, dont 3100 ont été traités. D'après Mme Khelif, actuellement il y a 23 communes de la wilaya qui connaissent un manque d'eau potable ou ne sont pas carrément alimentées quotidiennement, a-t-elle expliqué : "Avec les travaux des grands transferts et autres opérations engagées à travers la wilaya, ces communes ne vivront plus une situation similaire de pénurie d'eau potable. Quarante-deux communes sont concernées par les grands transferts des eaux des deux barrages de Tilesdit et de Koudiat Acerdoune, dont 35 sont déjà raccordées."