Les habitants de ce quartier des hauteurs de la capitale ont lancé une pétition pour exiger l'annulation pure et simple du projet de promotion à l'origine du drame. La cité La Concorde, dans la commune de Bir-Mourad-Raïs, sur les hauteurs de la capitale, a été dans la soirée de lundi le théâtre d'un drame qui a coûté la vie à un enfant de 10 ans, mort enseveli sous les décombres d'une clôture qui s'est effondrée. À l'origine de l'accident, des travaux de terrassement d'un projet de promotion immobilière qui ont provoqué l'écroulement du remblai sur lequel est érigée une partie de la clôture de la cité. Les travaux en question ont été engagés, dit-on, pour construire une promotion de R+5, en contrebas de la cité. Le chantier est visible sur le boulevard Sidi-Yahia. Lors de notre passage, hier, en début d'après-midi à La Concorde, la consternation était visible sur les visages des habitants du quartier qui attendaient l'arrivée de la dépouille d'Allaâ. En vérité, ils ne parvenaient pas encore à réaliser ce qui venait d'arriver à l'un des leurs. L'enterrement du petit Allaâ devait avoir lieu après la prière d'el-asr au cimetière de Sidi-Yahia. Outre le petit Allaâ, on dénombre quatre blessés parmi les habitants du quartier qui sont, dit-on, à présent tous hors de danger. "Allaâ était lundi soir aux alentours de 20h en compagnie d'autres enfants qui gardaient un troupeau de moutons, non loin de la clôture qui s'est effondrée subitement au moment où un conducteur d'engin était en train de poursuivre les travaux de terrassement en bas de la cité. Le petit Allaâ est mort avec son mouton. Plusieurs moutons ont d'ailleurs été ensevelis", déplorera Djamel, un voisin d'Allaâ, qui n'arrivait pas à retenir ses larmes. "En réalité, cette assiette ne devait pas être attribuée pour abriter un tel projet de construction. Cela pour la simple raison que le terrain est un remblai", témoignera un autre habitant. "Par le passé, cette parcelle de terrain devait accueillir le projet d'une bibliothèque communale, mais l'étude du sol effectuée à l'époque avait conclu que le terrain est non constructible, parce que c'est du remblai. Et quelque temps après, on a attribué la même parcelle pour la réalisation d'une bâtisse, au détriment de la sécurité des citoyens de La Concorde", dénoncent les habitants. Pour l'APC de Bir-Mourad-Raïs, qui a délivré en juillet 2016 le permis de construire pour la dite bâtisse, le propriétaire a été alerté et mis en demeure pour conforter le terrain et sécuriser les lieux avant qu'un drame ne survienne. "Nous avons adressé une mise en demeure le 30 octobre 2016 au propriétaire pour prendre les dispositions nécessaires en raison du danger imminent d'effondrement de la falaise. Et évidemment, c'était au promoteur de trouver la solution appropriée. Et ce n'est qu'en avril dernier que le propriétaire de la coopérative a engagé des travaux de confortement, en érigeant des banquettes dont l'une a cédé ce lundi soir", affirmera le P/APC, Mohamed Zikem, qui a précisé que le terrain en question a été attribué en guise d'indemnisation dans le cadre d'une expropriation. Une virée du côté de l'avenue principale de Sidi-Yahia, soit en contrebas de la cité en question, nous a permis de constater que les travaux de confortement engagés ne sont pas visibles. Après avoir décliné notre profession, un riverain est catégorique : "Il n'y a pas eu de travaux de confortement." Les habitants de La Concorde ont tenu à rappeler qu'une chaîne de télévision privée avait diffusé des informations tendancieuses et propagandistes sur le sujet. "Nous sommes des gens éduqués. Nous ne sommes pas des voyous, contrairement à ce qu'a rapporté lundi soir une chaîne privée. Les jeunes de La Concorde sont civilisés, et nous allons défendre la mémoire du chahid Allaâ pacifiquement en exigeant l'annulation pure et simple du projet de promotion. Pour cela, une pétition a été lancée parmi les habitants de la cité." H. Hattou