Au sein de l'association, ils ne sont pas surpris par les résultats de l'étude de terrain sur le degré d'implication des jeunes dans la chose politique. L'association Rassemblement-Actions-Jeunesse (RAJ) organise, depuis jeudi, et ce, jusqu'à aujourd'hui, son université d'été à Béjaïa, sous le thème : "La jeunesse et l'engagement politique". Le choix de ce sujet n'est pas fortuit, puisque l'association venait tout juste de rendre publics les résultats d'une étude de terrain, mené sur "la jeunesse et la politique". Un sondage sur leur degré d'implication dans la vie politique et sociale et à travers leur engagement au sein des partis politiques, des associations ou des syndicats. Et enfin, sur leur participation aux élections. Le président du RAJ, Abdelouahab Fersaoui, a indiqué dans son allocution d'ouverture que cette université d'été est dédiée aux migrants subsahariens. Il profitera de la présence des représentants de partis politiques, des animateurs associatifs et des journalistes pour tirer la sonnette d'alarme en dénonçant ce qu'il a qualifié de "campagne raciste et xénophobe dans notre société envers les migrants alors qu'ils ne cherchent que leur dignité. Cela n'honore pas l'Algérie dont le peuple a souffert du régime de l'indigénat". Et de rappeler que l'on avait été soutenu, "nous, les Algériens par les Africains que nous sommes". Et de tancer vertement les racistes : "Allons-nous oublier l'engagement de Frantz Fanon pour la cause algérienne ?" avant d'appeler à dénoncer cette campagne en y menant au contraire une "campagne de sensibilisation" sur le sort, souvent tragique, de ces populations vulnérables, qui ont fui les guerres et la famine en raison de la sécheresse qui sévit dans leur pays. Il n'a pas manqué d'évoquer le sondage, réalisé par le RAJ et que les médias, la presse écrite et en ligne plus particulièrement, ont relayé et surtout commenté — très largement — et dont les résultats recoupent ou confirment ceux menés auparavant par d'autres études de terrain. Et quand on sait que 70% de la population algérienne est jeune, on a besoin d'organiser ce genre de rencontre, dira avec insistance Abdelouahab Fersaoui. L'université d'été du RAJ, devenue "une institution, on espère que ce genre de rencontre se multipliera afin de créer un rapport de force pour arriver à un changement politique", pacifiquement s'entend. Au sein de l'association, ils ne sont pas surpris par les résultats de l'étude de terrain sur le degré d'implication des jeunes dans la chose politique dans la mesure, déplorera Abdelouahab Fersaoui, où le mot politique a été "diabolisé et marginalisé" par les tenants du pouvoir. "On n'écoute pas ce capital humain", a-t-il poursuivi. Forcément, "il s'exprime par d'autres moyens", la violence et l'émeute. Pour étayer ses dires, il citera l'ancien Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui avait demandé aux walis, à la veille du mois de Ramadhan, en 2014, "de créer de l'animation pour que les jeunes ne fassent pas de la politique" ou pour qu'ils se détournent de la politique. Aussi, le président du RAJ a demandé aux acteurs politiques et sociaux de revoir leur stratégie et leur vision pour amener cette jeunesse à s'impliquer. Il s'est engagé à essayer, collectivement s'entend, à capitaliser tout le travail et de le présenter sous forme de mémorandum. Ce plaidoyer pour l'engagement militant des jeunes s'impose, dira-t-il, en raison du message, transmis par les jeunes ayant répondu aux enquêteurs du RAJ. On a organisé des dizaines d'élections sans réussir à intéresser la frange la plus importante de la population alors que dans le discours on y fait abusivement référence, dira-t-il en substance. C'est en ce sens que le message des jeunes s'adresse avant tout aux dirigeants. Toutefois, les acteurs politiques et sociaux ne sont pas exempts de ces reproches. D'où cette apostrophe : "En tant que RAJ, on interpelle tout le monde (partis politiques, syndicats, associations, etc.) afin de créer des synergies et de chercher des dénominateurs communs." C'est ainsi que l'on pourra espérer renverser la tendance, a conclu Abdelouahab Fersaoui. M. Ouyougoute