Le directeur des services agricoles (DSA) de Bouira, Ganoun Djoudi, a assuré que la wilaya ne connaît aucun déficit en matière de chambres froides. Selon lui, c'est plutôt l'inverse, qui est constaté. "La capacité de stockage au niveau des chambres froides existantes n'est pas encore atteinte. Nous bénéficions actuellement de plus de 150 tonnes de stockage, alors que la matière stockée ne dépasse pas les 120 tonnes", a-t-il fait savoir. Pour ce responsable, à court terme la wilaya ambitionne d'atteindre les 250 tonnes de stockage, tout invitant les agriculteurs à "travailler davantage" et en assurant que Bouira ne connaîtra jamais de problème de stockage. Cet optimisme du DSA tranche avec les appréhensions et les craintes des agriculteurs, notamment les producteurs de pomme de terre. Ces derniers ne cessent de manifester leur indignation face au manque de chambres froides à travers l'échelle de la wilaya. Selon certains d'entre eux, actuellement la capacité moyenne stockage par chambre froide est de 8 quintaux par mètre cube au lieu de 4, que préconisent les normes internationales. "Ils (services de la DSA, ndlr) disent que nous ne produisons pas assez, effectivement c'est cas. Mais pour la simple raison que nous nous sommes retrouvés à jeter notre production faute d'espace de stockage", dira un producteur de pomme de terre de la commune d'El-Esnam. Actuellement, 55 chambres froides sont opérationnelles à travers toute la wilaya, soit une capacité de stockage évaluée à 52 000 m3. Pour d'autres producteurs, les affirmations du DSA, sont tout bonnement "fantaisistes". "L'année dernière, j'ai dû jeter une bonne partie de ma récolte faute de chambres froides et surtout des conditions de stockage", révèlera un gros exploitant de Aïn Bessam. En tout état cause, si les 40 chambres froides programmées à Bouira seront réceptionnées dans les délais, la gestion de l'excédent agricole à Bouira sera totalement couvert, selon les experts. RAMDANE B.