Le système tarifaire ayant cours en Algérie est progressif selon la tranche de consommation. Dans un contexte d'incertitude économique, le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, se montre prudent quant à l'augmentation ou non des tarifs de l'électricité. Dans sa déclaration de lundi dernier, il n'est pas fait mention explicite du relèvement des prix de l'électricité. Guitouni évoque néanmoins une "réflexion" applicable à moyen ou à long terme. Elle concerne les tranches à très forte consommation, c'est-à-dire que ceux qui consommeront plus paieront plus. En Algérie, le système tarifaire actuel reste progressif selon la tranche de consommation. Pour le ministre, les tarifs ne changeront pas pour la tranche de consommation (250 à 500 kWh). Ils se situent autour de 1,77 DA le kWh contre 9,06 DA le kWh au Maroc et 3,39 DA le kWh en Tunisie. La tranche la plus élevée de consommation concerne les gros consommateurs. Cette catégorie d'abonnés se fait facturer le kWh à 4 DA, contre 15,98 DA au Maroc et 14 DA en Tunisie. La réflexion sur les prix dont il s'agit doit être axée sur cette tranche, a affirmé Mustapha Guitouni. Le ministre a indiqué que le prix de revient du kilowattheure (kWh) produit par Sonelgaz est de 12 DA. Mais, les prix au consommateur final sont beaucoup plus bas (4 DA le kilowattheure en moyenne). Il a, par ailleurs, pointé du doigt le "gaspillage" de l'électricité qui continue de porter préjudice au Trésor public en raison des subventions que l'Etat paie annuellement pour soutenir les prix de l'énergie. En juillet dernier, Sonelgaz a enregistré un pic de consommation d'électricité estimé à 13 900 mégawatts (MW). Pour autant, l'entreprise n'a pas procédé à des délestages, pour gérer pareille situation, a souligné le ministre. Elle est arrivée, a-t-il ajouté, à produire 1 000 mégawatts supplémentaires dans des conditions très difficiles. Et de poursuivre : "Cette consommation d'électricité record est, certes, liée à la canicule qui a marqué cet été. Mais pas seulement, elle est aussi la conséquence de gaspillage d'électricité". Quelque six millions de clients sur les 9 millions que compte la société en gaspillent. Nous gaspillons trop, et si on continue dans cette voie, il faudra qu'on revoie le prix de façon à ce que les gros consommateurs paient plus cher l'électricité, a-t-il dit. Quant aux couches défavorisées, elles vont continuer à payer le prix subventionné mais les riches doivent payer le juste prix, a-t-il insisté. Plus loin, Mustapha Guitouni a cependant précisé qu'aucune augmentation des prix, même pour les gros consommateurs, n'est prévue "pour le moment". Pour le moment, a-t-il affirmé, il n'y a aucune décision concernant la majoration des prix de l'électricité ou de l'énergie en général, en ajoutant que l'avant-projet de loi de finances pour 2018 ne prévoit pas, pour l'instant, d'augmentation des prix de l'énergie. Youcef Salami