"L'heure est à l'action de mobilisation solidaire et non à des positionnements dans des luttes claniques conjoncturelles", a relevé le secrétariat national du parti. Le secrétariat national du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) s'est exprimé, hier, dans un communiqué rendu public à l'issue d'une session ordinaire, sur la situation politique qui prévaut dans le pays, essentiellement marquée, depuis quelques jours, par l'application de l'article 102 de la Constitution. Qualifiant cette situation de "phase où le pire peut advenir", le RCD a déploré l'agitation médiatique et les polémiques qui s'en sont suivies autour de la destitution de Bouteflika. Pour le secrétariat national de ce parti, cette agitation intervient à la faveur de "l'absence d'une communication officielle crédible". Un silence qui, selon le RCD, "contraste avec une agitation médiatique nourrie aussi par l'armée autour de la destitution de Bouteflika". En ce sens, le secrétariat national a relevé que cette manière de faire ouvrirait la voie à une alternance clanique. "Circonscrire une sortie de crise à la demande de la mise en œuvre de l'empêchement par voie légale de Bouteflika (article 102) équivaut à parrainer une alternance clanique, a fortiori dans le moment présent." Le parti rappellera, pour l'occasion, que "le secrétariat national était le premier (conseil national de décembre 2012) à proposer une sortie de crise par la mise en œuvre de l'article 88 de l'ancienne Constitution couplé avec la dissolution de la police politique et l'installation d'une instance nationale indépendante de gestion des élections pour donner mandat à une instance de transition. Notre conviction est que l'heure est à l'action de mobilisation solidaire et non à des positionnements dans des luttes claniques conjoncturelles". C'est qu'au plan politique, analyse le RCD, "la confusion sur la gouvernance générée par l'incapacité du pouvoir à circonscrire encore les luttes de chapelles dans le sérail indique que le pays est entré dans une phase où le pire peut advenir". Le secrétariat national, dans ce sillage, constate que cette confusion générale qui règne au sommet de l'Etat est générée par le "rétrécissement de la rente" et "intervient au moment où les larges couches de la population sont confrontées à l'accélération de l'érosion du pouvoir d'achat, la dégradation sans précédent des soins du fait du manque de médicaments au niveau des hôpitaux et la généralisation des pénuries d'eau à l'ensemble du territoire national". Citant le dernier plan d'action du gouvernement entaché par "un sombre tableau" au plan économique, ce parti a indiqué que "le projet du plan d'action du gouvernement ne sert qu'à illusionner et leurrer l'opinion publique pour faire passer des mesures antisociales après avoir testé d'autres artifices de replâtrage qui ont échoué comme l'emprunt obligataire ou les tentatives d'intégrer l'argent de l'informel dans la sphère légale". Remettant en cause dans son intégralité la démarche du gouvernement d'Ouyahia, le secrétariat national du RCD a affirmé que l'objectif à court terme est d'alimenter les circuits de la rente pour rassurer les clientèles, payer une partie de la dette intérieure et différer les difficultés". En revanche, souligne ce parti, "l'économie algérienne a besoin de réformes structurelles que le pouvoir s'est entêté à ne pas engager durant quinze ans de disponibilité sans précédent des ressources financières", affirmant que "la construction d'une économie performante a besoin d'institutions crédibles, d'une stratégie issue d'un consensus avec des objectifs annoncés et d'une allocation transparente des ressources". Du reste, note la même source, le secrétariat du RCD a abordé les préparatifs des élections locales du 23 novembre prochain, relevant d'ores et déjà les difficultés auxquelles sont confrontés les militants du parti dans certaines wilayas dans la confection des listes électorales, tout en annonçant la mise en place d'une commission nationale pour traiter des éventuels recours. FARID BELGACEM