Cette situation engendre beaucoup de désagréments et pénalise les clients d'Algérie Télécom qui, parfois, se retrouvent à payer des factures alors qu'ils n'ont ni téléphone ni internet. Pas moins de 72 entreprises privées du secteur des télécommunications, constituées en association, sont montées, ces derniers jours, au créneau, à Constantine. Ces dernières dénoncent, en effet, le retard dans le paiement de factures de travaux effectués, depuis plus d'une année, et dont le montant est évalué à plus de 10 milliards de centimes, alors que d'autres factures datent de 2008, dont l'une est estimée à 530 millions de centimes pour des travaux d'installation du réseau téléphonique au profit de l'entreprise Algérie Télécom. C'est ce que nous a révélé, hier, Noureddine Malki, président de l'Association des chefs d'entreprise de télécommunication de Constantine (Acetec). Il va sans dire que cette situation dévoile la mauvaise gestion au niveau de la DOT de Constantine qui a été au cœur de plusieurs scandales ces dernières années. "La situation est critique, la direction d'Algérie Télécom à Constantine refuse de régler nos factures dans les délais qui, normalement, ne doivent pas dépasser les 30 jours", selon notre interlocuteur. Tout en ajoutant qu'ils demandent qu'une commission soit dépêchée sur les lieux par la tutelle, pour enquêter sur le dossier. "Non seulement ils tardent à régler nos factures, mais en plus nous devons payer les pénalités de retard dans la remise des projets causée par la société en question", s'indignent-ils. En effet, le traitement des demandes présentées par ces chefs d'entreprise aux services concernés d'Algérie Télécom pour la pré-réception des chantiers achevés dépasse les 3 mois, explique notre interlocuteur. "Mais c'est à nous de payer les pénalités de retard dont l'entreprise est responsable", ajoute-t-il. Selon nos sources, le nombre de commissions chargées de valider les travaux effectués par les sous-traitants atteint les 7. Ces dossiers méritent-ils autant de commissions et de temps pour être validés ? Manque de suivi et d'entretien et service inexistant Selon le président de l'Acetec, cette situation engendre beaucoup de désagréments et pénalise les clients d'Algérie Télécom qui, parfois, se retrouvent à payer des factures, alors qu'ils n'ont ni téléphone ni internet, comme c'est le cas à la cité Massinissa, à El-Khroub et à Sidi Mabrouk (périphérie de Constantine). S'agissant de l'installation du nouveau réseau, les projets sont bloqués au niveau de la direction de wilaya depuis des mois, et aucune explication n'a été donnée aux sous-traitants. À titre d'exemple, le lancement des travaux de pose des câbles au niveau de Fadila-Saâdane, de Mansourah et d'El-Khroub traîne depuis le mois d'avril dernier, alors que le budget alloué à ce projet a été débloqué par la tutelle, selon nos sources. Par ailleurs, le règlement intérieur pour la réalisation des travaux du réseau téléphonique n'est pas respecté dans la plupart des cas, nous dit-on. En effet, la présence d'un surveillant de la société Algérie Télécom et du chef de département d'infrastructure lors de l'ouverture des chantiers qui est obligatoire n'est mentionnée que sur le PV remis au sous-traitant. En réalité, la plupart des chantiers sont lancés sans la présence des surveillants dont la mission est de contrôler la qualité du travail des sous-traitants et le respect du cahier des charges. Même l'étude qui doit être effectuée par cette dernière lors de l'installation du réseau téléphonique et qui détermine les tâches à accomplir par ces entreprises ne se fait plus. "Sans l'étude, nous sommes confrontés à plusieurs contraintes sur le terrain, et même le budget est approximatif", précise un chef d'entreprise. Enfin, la maintenance des chambres du réseau ne se fait plus depuis 2012. Devant l'indifférence des responsables locaux d'Algérie Télécom, ces chambres se remplissent de déchets et d'eau. Aussi, jusqu'à ce que ce dossier soit, enfin, pris en charge par la direction de wilaya, les abonnés continuent de payer des factures pour un service inexistant. Souheila BETINA