Le système de management de Sonatrach semble s'essouffler. Aussi, la Compagnie nationale des hydrocarbures travaille-t-elle à la mise en place d'une nouvelle réorganisation, lui permettant de se concentrer sur ses métiers de base, de se projeter dans le futur, de se moderniser et de se mettre en phase avec le développement que connaît, aujourd'hui, l'industrie pétrolière et gazière à l'échelle mondiale. Cette stratégie dont les contours ne sont pas nettement définis a fait l'objet d'une réunion de brainstorming organisé hier par le Top management de Sonatrach au centre international de congrès, à club des pins (CIC). Le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, a, lors d'un point de presse animé conjointement avec le P-DG de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, en marge de cette rencontre, estimé nécessaire de revoir l'organisation de Sonatrach, de manière à la rendre plus efficace, à permettre à la compagnie nationale des hydrocarbures de pouvoir répondre aux problèmes de l'heure en matière énergétique. Et d'ajouter qu'à travers ce brainstorming, nous pouvons discuter des défis qui se posent à l'entreprise et des moyens à mettre en place pour y faire face. Le ministre a souligné que la direction de Sonatrach a constaté qu'il fallait revoir son organisation pour la rendre plus efficace. Sur ce point, il a avancé que grâce aux différents ateliers organisés dans le cadre de cette réunion de brainstorming de deux jours, les participants vont mettre au point un modèle de réorganisation à mettre en pratique à Sonatrach. Qu'en pense son P-DG, Ould Kaddour ? Celui-ci a noté que la restructuration de l'entreprise est plus que nécessaire. Pour lui, il faut, aujourd'hui, s'inscrire dans une nouvelle dynamique dont la finalité est d'augmenter les capacités de production et de commercialisation à l'international, aussi bien dans le créneau des produits raffinés et dérivés que dans celui des hydrocarbures brut et d'améliorer les moyens techniques, technologiques et commerciaux ainsi que les outils juridiques, législatifs et réglementaires, pour parvenir à l'accroissement de nos capacités de production. Ould Kaddour s'est dit d'ailleurs favorable à la modification de l'actuelle loi sur les hydrocarbures, déclarant que : "Dans une conjoncture économique mondiale défavorable qui a fortement impacté les ressources financières du pays, cette loi doit être plus attractive pour attirer les investisseurs dans le domaine des hydrocarbures, et ce, notamment sur le plan fiscal." Le P-DG de Sonatrach est également pour l'investissement dans les hydrocarbures non conventionnels. Il a affirmé, à l'occasion du brainstorming d'hier, que l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste en Algérie se feraient sur la base de "bonnes approches stratégiques". Il faut, a-t-il dit, prendre les "bonnes approches" stratégiques pour pouvoir exploiter le gaz de schiste, expliquant, cependant, que ce n'est pas du jour au lendemain que les choses vont se faire, car il y a beaucoup d'études et de travail à entreprendre et cela prendra du temps. Ce qui est important de savoir, a-t-il poursuivi, est que le gaz de schiste existe et que tôt au tard, il sera exploré. Et de relever plus loin : "Les technologies ont tellement avancé pour l'extraction de ce gaz non conventionnel." Lors de sa visite au pôle pétrochimique d'Arzew, il y a quelques jours, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, avait souligné la "nécessité d'investir" dans le gaz de schiste eu égard aux "énormes gisements" dont dispose le pays. Youcef Salami