Les opérateurs nationaux ont cette possibilité d'exporter de l'énergie solaire via le système d'interconnexion électrique de l'Algérie avec l'Europe. Sonelgaz vend, depuis quelques mois, de l'électricité à l'Espagne, au Maroc et à la Tunisie. Elle le fait chaque fois que l'offre en électricité est importante. C'est ce qu'a révélé hier Rabah Touileb, responsable du contrôle système à Sonelgaz. Touileb s'exprimait au cours d'une conférence de presse animée, hier, à l'Institut de formation en électricité et gaz à Alger (Ifeg), à la faveur d'une rencontre sur l'intégration des énergies renouvelables en Méditerranée organisée par Med-TSO, l'Association des gestionnaires de transport de l'électricité (TSO). À quel prix, elle la vend ? Et quelles sont les quantités commercialisées ? Ce responsable s'est gardé de donner des détails sur le sujet. Il a, par ailleurs, parlé de vision globale en matière de renouvelables. Cette vision doit être de long terme (2050. Evidemment, cette stratégie implique non seulement les énergéticiens, mais aussi et surtout l'université et la recherche nationale. Un problème cependant : trouvera-t-elle de l'équilibre économique en Algérie ? Et quid des subventions étatiques ? Le renouvelable pose en fait le problème de la tarification de l'électricité qui en est issue. La question ne fera pas l'objet de débats ou de discussions lors de la réunion de Med-TSO, ainsi que l'a souligné Rabah Touileb qui a ajouté que chaque pays membre de l'association a son propre système de tarification. L'électricité produite à partir des énergies propres est chère. Et elle le restera pendant quelques années. Au-delà, l'Algérie et ses partenaires euro-méditerranéens ont tout à gagner à rechercher ensemble les voies à suivre et les moyens à mettre en œuvre pour développer les énergies renouvelables, car, celles-ci font partie de la stratégie énergétique nationale qui comprend aussi bien les gains en efficacité énergétique avec tout ce que cela implique en matière d'habitat écologique, de matériaux de construction optimisant l'isolation thermique, que la réduction des volumes en gaz destinés à la production d'électricité. Par ailleurs, cette stratégie a conduit à intégrer 95% des installations solaires, montées dans le pays, au système d'interconnexion euro-méditerranéen, a fait savoir Rabah Touileb. De fait, le système électrique national a été englobé dans un système plus global impliquant des pays voisins et sud-européens, a-t-il rappelé. Et cela permettra au pays d'exporter du soleil, de densifier l'interconnexion dans la sous-région euro-méditerranéenne et, par conséquent, d'y développer la complémentarité énergétique. Youcef Salami