Décidément, le Salon Djurdjura du livre est un carrefour culturel qui prend de l'âge, de la maturité et surtout de la notoriété d'année en année. Et pour preuve, la cérémonie d'inauguration de sa 10e édition, programmée du 14 au 19 décembre, et dédiée particulièrement à la mémoire de l'illustre "amusnaw" Mouloud Mammeri, aura attiré, jeudi matin, une grosse affluence dans les locaux luxueux de la nouvelle bibliothèque principale de lecture publique de Tizi Ouzou. Les autorités locales, à leur tête le wali de Tizi Ouzou, Mohamed Bouderbali, accompagné du nouveau président d'APW, Youcef Aouchiche, du P/APC Ouahab Aït Menguellet, et de la directrice de la culture de la wilaya, Nabila Goumeziane, ont tenu à honorer de leur présence le lancement d'un tel événement culturel, aux côtés d'écrivains bien connus tels qu'Amine Zaoui et Rabah Zamoum, mais aussi des artistes et des poètes de renommée, à l'image de Brahim Tayeb, Taleb Tahar, Rabah Ouferhat et Lounis Aït Menguellet qui a été d'ailleurs honoré tel qu'il se doit pour ses "50 années de poésie" au service de la chanson kabyle. Et pour confirmer sa grande dimension culturelle et médiatique, ce 10e Salon aura jeté ses tentacules dans plusieurs établissements culturels de la wilaya de Tizi Ouzou, en l'occurrence la bibliothèque principale de Tizi-Ouzou, mais aussi la maison de la culture Mouloud-Mammeri et la cinémathèque de Tizi Ouzou ainsi que l'annexe de la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Azazga et le centre culturel Matoub-Lounès de Aïn El-Hammam, où de nombreux éditeurs et des écrivains ont envahi tous les espaces remplis d'ouvrages destinés à l'exposition-vente, et ce, au grand bonheur des nombreux visiteurs qui ont pris d'assaut tous les stands fièrement dressés en la circonstance. "C'est vrai qu'après dix années d'existence, le Salon Djurdjura du livre a désormais une dimension nationale, car il aura pris de l'ampleur puisqu'il est désormais attendu chaque année non seulement par la population de la wilaya de Tizi Ouzou mais aussi d'autres wilayas limitrophes", nous dira la directrice de la culture de Tizi Ouzou, tout en précisant que "cette 10e édition est placée sous le thème de "la production littéraire et scientifique de nos hommes de lettres" pour rendre hommage à tous les hommes de lettres algériens pour tout le patrimoine qu'ils nous ont légué, en particulier le regretté Mouloud Mammeri, illustre écrivain anthropologue, poète et linguiste tout à la fois, et dont nous avons célébré, cette année, son centenaire avec tout le respect et la considération que nous lui devons". Pour sa part, l'écrivain bien connu, Amine Zaoui, qui a animé une conférence débat sur son dernier ouvrage intitulé Eternel Mammeri, avoue : "Je suis heureux de constater que ce Salon a fait ses preuves et draine un grand public tout comme il constitue un cercle très envié pour les écrivains et une grande tribune pour débattre de l'avancée du livre dans notre pays. J'estime que ce Salon Djurdjura du livre a sa propre spécificité du fait qu'il a une dimension multilingue qui reflète parfaitement la diversité et la richesse linguistique et culturelle de notre pays, surtout que des bibliobus sillonnent les villes et les villages pour toucher un maximum de lecteurs des zones rurales et enclavées du fin fond de la Kabylie qui recèlent un lectorat important." De son côté, Rabah Zamoum, qui a procédé à la vente-dédicace de son dernier ouvrage Ali Zamoum le juste, en hommage à son défunt oncle qui fut un nationaliste de la première heure, dira : "Ce Salon est une bonne opportunité pour encourager les écrivains dont le nombre augmente d'année en année, comme il attire un nombre grandissant de lecteurs, ce qui est de bon augure pour la promotion de la lecture, notamment dans les milieux juvéniles." Enfin, pour le chanteur de charme Brahim Tayeb (non-voyant dès sa naissance), il a été invité à parrainer "une journée de braille" et à donner une communication sur la lecture en braille. "Il est heureux de constater que le livre en braille est disponible dans ce salon, et les organisateurs de cette manifestation tout comme les éditeurs sont à féliciter pour avoir pensé aux non-voyants qui ont le droit, eux aussi, de lire pour s'instruire et se cultiver comme tout le monde", a-t-il confié. Mohamed HAOUCHINE