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"Ce que le cancer m'a appris"
#EspacesLibres

Chaque année, 50 000 nouveaux cas de cancer sont recensés en Algérie, malheureusement 70 % des patients touchés ne le découvrent qu'à un stade avancé de la maladie, ce qui anéantie considérablement leur chance de guérison.
Considéré comme sujet tabou, ou du moins délicat, il est souvent difficile d'en parler avec les personnes atteintes, nous ne pouvons alors qu'être redevable envers celles qui acceptent de revenir, après avoir redonné vie à de sombres souvenirs, sur cette traumatisante expérience.
Le récit d'aujourd'hui nous vient d'une jeune licenciée relatant son histoire avec courage mais non sans un soupçon d'émotions:

« Vous êtes atteinte d'un cancer ! Cette phrase résonna dans mon esprit comme les dernières paroles d'un condamné à mort, j'avais alors 19 ans lorsque j'ai compris pour la toute première fois que ma vie n'allait plus être là même.
Etant partie pour une échographie suite à des douleurs pelviennes à l'ovaire droit, le diagnostic présageait un kyste de la taille d'une balle de tennis et de plus, qui ne cessait de grandir, mais quelques jours après, les craintes du médecin s'étaient confirmées, j'avais bel et bien un tératome immature de grade 2 .Cette nouvelle causa l'effondrement de mes parents et l'AVC de mon père dont le cœur ne put supporter le choc de l'annonce. A cet instant, je savais que succomber au désespoir ne ferait qu'augmenter le chagrin de mes parents, je devais alors être fort pour eux mais aussi pour moi.
A la veille de mon opération chirurgicale, le médecin m'annonça sur un ton limite banal qu'on allait m'extraire l'ovaire, puis rajouta que mes chances d'avoir un jour des enfants étaient considérablement réduites. A ce moment, je ne pensais plus au fait de ne plus pouvoir procréer mais je m'inquiétais du fait qu'on allait m'enlever une partie de mon corps mais aussi une partie de ma féminité.
Je fus opérée le 23 juillet 2013.Ce matin-là je n'avais qu'une seule demande ; ne pas recevoir la visite de mes parents puisque je savais que si je les voyais je ne daignerais franchir la porte du bloc opératoire car la peur de ne plus les revoir était de plus en plus intense au fur et à mesure que j'approchais de la porte de la salle d'opération.
C'est après cette fameuse opération que mon cauchemar commença ; douleurs atroces, évanouissements soudains, brûlures causés par la chimiothérapie, mais au-delà des sensations physiques, je ne supportait plus les regards méprisants, les « pauvre de toi », je n'avais pas besoin qu'on me surprotège, qu'on ait pitié de moi ou qu'on me rappelle mon malheur, j‘avais uniquement besoin qu'on me traite comme tout le monde, qu'on me fasse oublier ce que j'endurais.
A un moment donné, j'avais fini par arrêter mes études de droit avant de m'isoler de tout ceux qui m'entourait et qui ,autrefois, comptait pour moi. Mes journées se résumait donc à me rendre à ma chimio puis retourner à la solitude et la mélancolie de ma douillette chambre.
Une année s'était écoulée, j'avais peu à peu repris goût à la vie et même envisager de reprendre mes études mais plus à la fac de droit, je voulais étudier le français car le droit me rappelait bien de mauvais souvenirs. Peu de temps après, un nouvel avenir se dessinait, j'avais même pris l'initiative de partir au Canada pour poursuivre mes études, mais j'ai dus très rapidement retourner en Algérie car mon père était malade, il avait donc besoin de ma présence.
Comme toute personne atteinte de cette maladie vous le dira, on ne peut jamais vraiment effacer un cancer, de près ou de loin. Fin 2015, après une visite de check-in chez mon médecin, je sus que mon cancer était revenu. A cet instant précis, je sentis que tout ce que j'avais pu bâtir s'était écroulée en un violent fracas, je me disait alors que j'avais eu le droit à une seconde chance qui s'était envolée, mais cette fois ci je me ressaisis aussitôt ,bien décidée à affronter autrement la maladie ,malheureusement je fus confrontée un tout nouveau problème ; la cruauté et l'inhumanité des professeurs de l'université. Voyant ma santé se dégrader , j'étais souvent appelée à m'absenter et parfois même à rater des examens que je devais rattraper ,mais leurs réactions m'avaient à la fois outré et écœuré ; certains prétendaient que ce n'était qu'une excuse bidon pour pouvoir sécher , d'autres ne s'étaient même pas donné la peine d'essayer de m'aider psychologiquement, mais j'étais bel et bien décidée à me battre ,j'avais gâché une année de ma vie à me morfondre, je n'allas pas en gâcher une deuxième.
Au bout de ma troisième opération, couchée sur mon lit d'hôpital, je faisais le point sur les 3 années qui s'étaient écoulées; j'avais perdu une partie de mes cheveux ainsi qu'un bon nombre de mes amis, j'avais malheureusement arrêté de vivre durant une année.
En contrepartie, ceci m'avait permis de faire le tri dans l'ordre de mes priorités, moi qui n'avais jamais pris la peine de m'intéresser à autre personne que la mienne. A l'hôpital, j'ai pu entendre des histoires bien plus douloureuses que la mienne, j'ai même assisté à la perte de certaines personnes que je considérais comme mes amis. Les choses qui m'a paraissait avant si importantes ne l'étaient plus autant dorénavant. Cette expérience m'avait certes endurcit, mais elle m'est apparu comme une prise de conscience, « on ne meurt pas avant sa mort », car tant que notre âme est maîtresse de notre corps , il n'y a pas lieu d'arrêter de vivre ou d'espérer ,mais surtout, il ne faut jamais arrêter de se battre .
Aujourd'hui je n'ai pas vaincu le cancer mais j'ai appris à vivre avec et à tenir tête aux regards de mépris ainsi qu'aux propos cyniques, j'ai même obtenu ma licence en langue française et repris mes études de droit.
Je suis cancéreuse et je tiens à être traitée comme tout le monde.
Je suis cancéreuse et je vise à saisir toutes les opportunités qui s'offrent à moi.
Je suis cancéreuse, je défend mes convictions, je vis ma vie et mes rêves à fond, car un combat passe en premier lieu avec soi-même »
Ce témoignage à la fois touchant et inspirant s'est conclu par une phrase , présenté sous forme d'un simple conseil mais pas des moindre « profite de ton instant présent car tu ignores à quel moment ta vie peut basculer »
Nariman HAMOUCHE
Partenariat Réd-DIG-"Liberté" (#RDL)/Alumni (HEC)


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