Comme de tradition, c'est la mercuriale qui préoccupe durant le mois de Ramadhan, à Tiaret comme ailleurs dans le pays, tant le pouvoir d'achat s'est érodé plus que jamais. En effet, les prix ont connu une envolée notable par rapport à la période d'avant Ramadhan. À titre illustratif, et à la veille du mois de Ramadhan, la carotte et le navet, qui ne dépassaient pas 50 DA, sont cédées à 80 DA, la salade verte à 100 DA, la tomate et la courgette ont été hissées de 60 à 150 DA, alors que le haricot vert, qui fait le buzz car dépassant toutes les normes, est vendu à 350 DA. Dès lors, pour les jeûneurs qui sont dans le besoin de s'alimenter en vitamines, ceux aux bourses modestes ne doivent pas compter sur l'apport des viandes quand on sait que le poulet est affiché entre 340 et 380 DA, alors qu'il ne dépassait pas 280 DA auparavant, la dinde à 420 DA, l'agneau entre 1 200 et 1 400 DA et le veau qui dépasse les 1 400 DA. Cependant, si les fruits sont stabilisés aux prix affichés avant ce mois sacré, les dattes, quant à elles, caracolent entre 500 et 900 DA tout comme le citron qui frôle les 300 DA. Ainsi, la crainte dans les entrailles, le pauvre consommateur ne trouve que sa patience en parcourant les étals et les tarifs proposés. Cependant, autant préciser que cette flambée n'est nullement induite par une quelconque rareté des produits, mais plutôt par la spéculation et la confusion que connaissent, selon certains commerçants, les marchés de gros où règne le monopole. "Il s'agit d'un état de fait visible qui, en plus du désordre qui émaille les marchés de gros où foisonnent boursicoteurs, faux commerçants et entremetteurs, mène fatalement à cette envolée des prix, puisque ces derniers sont libres et loin de dépendre de la règle de l'offre et la demande", maintient cet homme d'un certain âge, commerçant de longue date. Néanmoins, par cette situation, le climat s'affiche des plus angoissants pour ces petites bourses qui ne cessent de méditer sur leur sort et celui de leur progéniture. "Conjointement avec les autres charges, voire électricité, loyer..., voilà que le Ramadhan arrive pour nous déplumer davantage", persiflait une jeune femme rencontrée au marché de la place du 1er-Novembre. Veuve et mère de quatre enfants, tous scolarisés, cette dernière doit se débrouiller pour vivre avec un maigre salaire octroyé dans le cadre du filet social. R. SALEM