La Caisse est appelée à faire beaucoup mieux pour engranger plus de fonds. Ces fonds sont à chercher chez les affiliés non-cotisants, mais également en luttant contre la sous-déclaration. Le nombre d'affiliés à la Caisse nationale d'assurance des non-salariés (Casnos) peut atteindre 1,1 million d'ici à la fin de l'année en cours. Les cotisations de ces affiliés peuvent également atteindre les 80 milliards de dinars. Ce sont les chiffres donnés, hier, par Youcef-Chawki Acheuk, directeur-général de la Casnos, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. M. Acheuk a estimé, à ce propos, que la Caisse "est en bonne santé financière", ce qui rassure, selon ses dires, les affiliés de la Caisse. Cependant, a-t-il dit, cette aisance financière ne doit pas tromper. Il considère que la Caisse est appelée à faire beaucoup mieux pour engranger plus de fonds. Ces fonds sont à chercher chez les affiliés non-cotisants, mais également en luttant contre la sous-déclaration qui représente un pourcentage important chez des cotisants. Sur ce, M. Acheuk situe les missions actuelles de la Caisse dans la lutte contre la sous-déclaration, la non-déclaration et la non-affiliation des non-salariés. Si la Caisse table actuellement sur un potentiel de non-salariés qui dépasserait les 3 millions de personnes, les convaincre à s'affilier à la Casnos ne peut passer sans une véritable offensive communicationnelle qu'a entreprise la Caisse depuis quelque temps. "Nous avons entrepris une campagne de communication tous azimuts et cela nous a permis de toucher le maximum de personnes", a-t-il dit, précisant que la Caisse s'est mise depuis quelques semaines au langage des signes, afin de se rapprocher des sourds-muets. Interrogé sur la loi de finances complémentaire 2014 qui a prévu les facilités aux adhérents de la Caisse, M. Acheuk a souligné que cette même loi a prévu aussi le gel des pénalités de retard, la cotisation de l'année en cours avec un calendrier pour les autres années de retard, mais également un dégraissement de 50% des pénalités en cas de recours déposé à temps auprès des services de la Caisse. À propos des agriculteurs dont le nombre d'affiliés est passé de 3 à 17%, le DG de la Casnos plaide afin de récupérer tout le potentiel existant dans ce secteur, pour "une opération très concertée avec le ministère et les organisations des paysans de vulgarisation des avantages qu'offre la caisse auprès des agriculteurs". Sur un autre volet, le DG de la Casnos a évoqué les efforts de la caisse pour "ramener" l'informel dans le giron de l'assurance sociale. Il a précisé, à ce propos, que ce phénomène "est une réalité qu'on ne peut éluder", de ce fait, "seule une couverture sociale en échange d'une affiliation à la Caisse peut ramener l'informel vers le formel." Il a informé qu'une opération-pilote a été lancée et a touché 15 000 personnes. Elle consiste, selon lui, en l'établissement d'un PV de constatation d'activité, avant d'accompagner les intéressés vers les chambres de l'artisanat pour la régularisation. Concernant le délai de régularisation fixé au 30 juin, M. Acheuk a souligné que ce délai "est réglementaire" et concerne "la régularisation des cotisations pour éviter les pénalités". Il a expliqué que ce délai concerne tous les adhérents de la Caisse, hormis les agriculteurs qui, eux, ont un délai jusqu'au 30 septembre. M. Acheuk a souligné qu'au-delà de ce délai, "des pénalités peuvent être appliquées contre les contrevenants", même si, enchaîne-t-il, "des facilités sont également prévues dans ce cas de figure". Mohamed Mouloudj