En réaction à la canicule qui frappe le Grand-Sud depuis près d'un mois, la section syndicale de la wilaya de Tamanrasset affiliée au Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) interpelle les autorités de wilaya. Dans une correspondance adressée au chef de l'exécutif, le secrétaire de wilaya chargé de l'organique, Touhami Mohamed, a décrit la souffrance des fonctionnaires qui travaillent sous une chaleur intenable et dans des conditions lamentables en l'absence de transport urbain et de bus desservant les localités lointaines. Il a ainsi appelé à l'application de la réglementation déterminant l'aménagement et la répartition des horaires de travail à l'intérieur de la semaine dans les institutions et administrations publiques afin de permettre aux fonctionnaires d'évoluer dans de meilleures conditions professionnelles et, du coup, améliorer leur rendement. Il s'agit, selon le même responsable, du décret exécutif n°07-226 du 24 juillet 2007 qui concerne les wilayas d'Adrar, de Tamanrasset, d'Illizi, de Tindouf, de Béchar, d'Ouargla, de Ghardaïa, de Laghouat, de Biskra et d'El-Oued. L'aménagement des horaires de travail est fixé, durant la période allant du 1er juin au 30 septembre, de 7h à 12h, puis de 12h30 à 15h. Contrairement aux horaires appliqués actuellement, la réglementation prévoit une demi-heure de pause de 12h à 12h30, considérée comme temps de travail dans la détermination de la durée du travail effectif. Ces horaires restent toutefois inadaptés aux administrations relevant des deux wilayas déléguées d'In Salah et d'In Guezzam où le mercure, affichant des pics de plus de 60°, s'envole sous l'effet d'une chaleur on ne peut plus torride. À partir de 10h, les habitants qui se déclarent sinistrés, sont contraints de regagner leurs "terriers", le sous-sol de leur maison construit à base de matériaux traditionnels pour faire face à la canicule, pour éviter de se déshydrater ou encore d'être pourléchés par des réverbérations d'un soleil au zénith. Ce n'est pas le cas des habitants des bâtisses en parpaing qui demeurent à la merci des climatiseurs, dont certains ne fonctionnent plus sous l'effet de la fournaise, au grand dam de leurs propriétaires. Les témoignages ne manquent pas à ce propos puisque les répercussions de la canicule demeurent d'actualité, notamment à In Guezzam en raison des coupures cycliques d'électricité et des délestages qui font de cette ville de l'extrême Sud une véritable géhenne. R. KARECHE