Le campus d'Amizour, qui a fait couler beaucoup d'encre, ouvrira ses portes en septembre 2018. C'est le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, qui a fait cette annonce avant-hier depuis Mostaganem. Le joyau architectural, livré en décembre 2015, abritera une école supérieure des mathématiques. Le Pr Hadjar a su expliquer et vendre cette idée : l'ouverture de cette école, la rentrée prochaine, est une sorte de "reconnaissance à la ville de Béjaïa, pôle de rayonnement et de développement des sciences mathématiques aux XIIe et XIIIe siècles". Plus encore, la création de cette école répond en outre, a affirmé le ministre, "aux doléances du corps universitaire et de la recherche scientifique." Et pour cause : cette école de mathématiques permettra d'encourager les étudiants "à s'orienter vers cette spécialité, de créer un référent national de cette science et d'exploiter l'espace universitaire existant". Il faut dire que "toutes les conditions étaient réunies pour son ouverture" depuis cette date mais les enseignants de la faculté des sciences exactes avaient refusé de rejoindre le nouveau campus. La raison invoquée : "Le nouveau campus universitaire devait initialement recevoir la faculté de droit et des sciences politiques. Comme numériquement ils sont plus nombreux, ils ont lorgné la faculté des sciences exactes." Seulement, la mobilisation des enseignants, rejoints par les étudiants, avait été telle que l'administration rectorale et le ministère de tutelle furent dans l'obligation d'y renoncer. En effet, une grève, qui aura duré quasiment tout un semestre, avait contraint les responsables à renoncer à leur projet, au grand dam du maire et des membres de l'assemblée communale d'Amizour, qui comptaient sur cette université et ses résidences universitaires pour attirer du monde et booster le développement de la région. Les responsables de l'université se seraient rabattus ensuite sur la faculté des sciences de la nature et de la vie. Seulement, le nouveau campus d'Amizour ne dispose pas de laboratoires, d'où l'abandon de cette nouvelle piste. "Mais le campus disposerait, a contrario, d'un tribunal. Il était donc bien destiné à la faculté de droit. Personne n'en parle", a dénoncé un enseignant de ladite faculté. Finalement, explique un ancien élu de la commune d'Amizour, c'est grâce aux membres de l'association Solidarité action jeunesse (SAJ) d'Amizour, qui avaient saisi en octobre 2017 le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique sur le sort de ce joyau architectural, que les lignes avaient bougé. Ils avaient prévenu notamment le ministre qu'eu égard "à l'urgence de la situation de pourrissement dans laquelle végète le campus universitaire d'Amizour et au mécontentement grandissant au sein de la population et aux conséquences fâcheuses non souhaitées qui pourraient en découler", ils lui en sauraient gré de réserver à leur requête une "réponse concrète et rapide pour redonner confiance et espoir à la population et à la communauté estudiantine et universitaire de la région". M. OUYOUGOUTE