Rien ne va plus à l'Assemblée populaire de la wilaya de Tamanrasset. Après huit mois de tergiversations entre les partis de l'opposition et ceux de l'alliance pour aboutir à un terrain d'entente favorable au lancement des projets de développement mis, jusque-là, en veilleuse, l'assemblée est de nouveau confrontée à une bataille de clans et des spasmes confirmant les issues menant droit vers le blocage. Vraisemblablement, le président de l'APW, Moulay Abdellah Beradaï, ne s'est pas dépêtré du guêpier des partis de l'alliance qui veulent imposer leur logique dans la gestion des affaires internes de l'Assemblée au point de s'immiscer dans l'application du règlement intérieur et l'installation des commissions clés. Faisant fi de ce "clan" animé de toutes les ambitions — hormis la stabilité de la wilaya et son développement — le P/APW, d'obédience RND, est pris entre le marteau de ses alliés et l'enclume des opposants qui se sont élevés, en mars dernier, contre "les fauteurs de troubles et les élus animés par des intérêts purement personnels". Cette fois-ci, les choses ont pris une autre tournure poussant le P/APW à dénoncer ses alliés "malintentionnés" du FLN et du MPA et à les surprendre par la décision de faire appliquer l'article 34 de la loi relative à la wilaya. Il a recommandé de procéder à la constitution de commissions permanentes et ad hoc dans la transparence par délibération adoptée à la majorité absolue de l'Assemblée populaire de wilaya. Moulay Abdellah Beradaï qui s'est attiré les foudres des partis au pouvoir, ne compte pas abdiquer et encore moins renoncer à cette décision qui agit dans l'intérêt de toute la wilaya. L'ancien membre du Conseil de la nation, décide de faire barrage à ceux qui veulent "s'enrichir sur le dos du peuple" et de donner une chance aux jeunes élus et aux intellectuels exclus abusivement suite à "une manœuvre de coulisse". Plus explicite le P/APW a soutenu que "les membres désignés pour être aux commandes des commissions manquent de compétences". Tout en accusant le coordinateur de wilaya de la formation d'Ouyahia, il a fait part d'une pression terrible le poussant à se raviser et à laisser l'APW fonctionner avec "les premières commissions de complaisance", malgré le fait qu'elles soient contestées par l'opposition représentée par 17 membres sur les 35 élus. Là encore, Moulay Abdellah Beradaï a décliné l'offre de l'alliance pour honorer ses engagements envers la population qui lui a accordé ses voix. Conseiller au bureau national du RND, Moulay Abdellah Beradaï dit avoir saisi Ouyahia pour "mettre fin aux agissements unilatéraux du coordinateur local du parti et aux dépassements" qui risquent de mettre le feu aux poudres dans cette wilaya du Grand Sud. Pour répondre à ces allégations largement relayées sur les réseaux sociaux, le coordinateur mis en cause, Mohammed Baba Ali en l'occurrence, a tenu à préciser que le P/APW, qu'il a toujours soutenu et qu'il respecte pour son militantisme avéré, est appelé à faire valoir la loi et la réglementation en vigueur. "Je ne vais pas répondre aux détracteurs virtuels de facebook qui m'ont donné des noms d'oiseaux et qui m'ont affublé du nom de berger d'Ideles. Je vais leur rappeler seulement que les pâturages du Hoggar m'ont appris à être patient, sage et responsable. Trois vertus d'un politicien réussi, qui dérange par ses positions courageuses que l'histoire retiendra à jamais". M. Baba Ali a réitéré son soutien aux partis de l'alliance et son respect aux instructions du bureau central. Rétorquant aux voix évoquant l'éventuelle désignation du candidat RND aux prochaines sénatoriales, il dit que "cette candidature demeure un choix stratégique qui ne sera révélé qu'en octobre 2018. Nous disposons de 47 élus dans les 10 communes de la wilaya, dont 4 sont à majorité relative. Le candidat au Conseil de la nation sera plébiscité. Maintenant si le P/APW décide de se porter candidat, je ne ferai que mon devoir de le soutenir". Revenant à la crise qui paralyse les affaires de l'APW de Tamanrasset depuis plus de 8 mois, notre interlocuteur a fait part d'un rapport adressé à Ahmed Ouyahia où il a clarifié toutes les zones d'ombre. "La politique nous a appris à préserver nos alliés et à ne jamais trahir nos fervents militants", a conclu M. Baba Ali comme pour adresser un message à ceux qui ne cessent de le dénigrer sur la Toile. RABAH KARECHE