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L'érosion du dinar se poursuit
Marché officiel des changes
Publié dans Liberté le 13 - 08 - 2018

L'ajustement se poursuivra et une dépréciation plus soutenue, mais graduelle, marquera l'évolution de la valeur du dinar dans les mois à venir, prédisent les experts.
Jeudi, sur le marché interbancaire des changes, le dinar chutait à son plus bas niveau face à l'euro. Les cotations du jour lèvent le voile sur une érosion plus soutenue ; un euro valait 163 dinars, tandis qu'un dollar valait près de 119 dinars. Comparée aux valeurs de juin 2014, alors que les cours du brut amorçaient une dangereuse chute sur le marché mondial, la dépréciation est nettement perceptible ; la monnaie unique s'échangeait alors contre 107 dinars en moyenne, tandis que le billet vert valait 78 dinars en moyenne.
En 2014, et durant une moitié de 2015, le dinar était surévalué pour nombre d'économistes, alors que la conjoncture, marquée par la baisse des fondamentaux de l'économie, plaidait pour une dépréciation du dinar.
La Banque centrale s'est saisie alors du levier monétaire pour tenter de réduire l'impact du contrechoc pétrolier sur l'économie. Commença alors une longue agonie du dinar, dont la valeur est passée d'une moyenne de 78 dinars pour un dollar en juin 2014 à près de 119 dinars pour un dollar la semaine dernière et d'une moyenne de 107 dinars pour un euro à 163 dinars pour un euro. Cette nouvelle chute survient à un moment où la planche à billets fait craindre le retour des tensions inflationnistes, d'autant plus que les tirages, estimés à 3 585 milliards de dinars à fin mars 2018, risquent de grimper davantage eu égard aux besoins de financement et à l'évolution en roue libre de la dette interne et du déficit. D'aucuns doutent qu'un répit puisse être envisagé par rapport à l'ajustement que connaît la valeur de la monnaie nationale. L'ajustement se poursuivra et une dépréciation plus soutenue, mais graduelle, marquera l'évolution de la valeur du dinar dans les mois à venir, prédisent les experts. Le dinar souffre par-dessus tout "de la faible compétitivité de l'économie du pays qui n'a pas pu renforcer la stabilité, voire la force de l'économie nationale", estime Abderrahmane Benkhalfa, expert financier, contacté par Liberté. "Le mouvement baissier est plus global", selon lui, faisant remarquer "l'existence d'une guerre de monnaies qui fait que toutes les devises en pâtissent". Le dinar souffre aussi de "la faiblesse des flux entrants en devises. Les hydrocarbures continuent à être la seule source de devises", explique Abderrahmane Benkhalfa. Pour ainsi dire, sur fond d'une conjoncture économique qui ralentit (+1,3% au premier trimestre), et une inflation qui risque de surgir conséquemment à la politique de création monétaire et au coût des importations, le dinar ne peut se remettre d'une dépréciation qui serait "utile" pour l'économie.
Un reflet de l'état de l'économie
Une surévaluation du dinar serait, en revanche, nuisible à l'économie du pays puisqu'elle subventionne les importations au détriment de la production nationale et de fait diminue les recettes en dinars de la fiscalité pétrolière. Plus globalement, une baisse des fondamentaux de l'économie s'accompagne souvent d'une baisse de la valeur de la monnaie. Pour Abderrahmane Benkhalfa, "la valeur du dinar reflète l'état de l'économie du pays, mais avec un correctif". C'est-à-dire que la valeur réelle du dinar reste au-dessus de son prix d'équilibre, quand bien même la monnaie nationale aurait connu de fortes dépréciations l'année dernière. En effet, en 2017 par rapport à 2016 et en moyenne annuelle, "le dinar s'est déprécié de 3,3% vis-à-vis de l'euro et de 1,3% vis-à-vis du dollar. En cours de fin de période, le dinar s'est déprécié de 15,4% par rapport à l'euro et de 3,8% vis-à-vis du dollar entre fin décembre 2016 et fin décembre 2017. L'essentiel de ces dépréciations du dinar a eu lieu au second semestre de 2017, respectivement de -10,5 % et -6,2 % vis-à-vis de l'euro et du dollar", lit-on dans la dernière note de conjoncture de la Banque centrale pour l'exercice 2017. La plus haute autorité monétaire a indiqué également que "la dépréciation du dinar, en cours de fin de période, notamment par rapport à l'euro, reflète donc et dans une très large mesure l'évolution des cours de change des deux principales monnaies de règlement de l'Algérie — de l'euro par rapport à la quasi-totalité des monnaies et du dollar par rapport à certaines monnaies de pays partenaires".
Le dinar demeurera sous pression tant qu'aucune éclaircie ne pointe à l'horizon macroéconomique, tributaire, lui, de l'évolution du marché pétrolier. Tant que la dynamique microéconomique demeure également faible, il serait improbable de voir les tendances s'améliorer au profit d'une appréciation du dinar.
L'ajustement auquel a appelé le FMI se poursuivra ainsi dans les mois à venir. La valeur officielle du dinar se rapprochera probablement de sa valeur actuelle sur le marché informel. Si cette évolution venait à se concrétiser, le marché parallèle des devises pourrait alors s'affaiblir, estiment les experts de Washington dans leur dernier rapport sur l'Algérie, plaidant pour un ajustement progressif de la valeur du dinar.
Ali Titouche


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