Le ministère du Travail aurait notifié au Forum des chefs d'entreprise (FCE) son refus de l'agréer en tant que syndicat des patrons. La nouvelle est tombée tel un couperet sur certains membres de l'Organisation qui tentaient, tant bien que mal, de rassurer sur la bonne santé du Forum. Après plusieurs mois de silence, de ni "oui" ni "non", le ministère du Travail décide enfin de prendre ses responsabilités en notifiant au FCE son refus d'acquiescer à sa demande de voir son statut migrer vers celui de syndicat. Le ministère du Travail justifie sa sentence par le "non-respect de la procédure réglementaire" qui fixe les conditions et le cheminement procédural nécessaires à la création d'un syndicat. La convocation d'une assemblée constitutive en est une. Et pas des moindres. Or, le FCE n'a pas rempli cette condition, selon certains de ses membres. L'assemblée générale de janvier dernier aurait entériné la dissolution du FCE en tant qu'association de réflexion sans qu'elle appelle à une AG constitutive pour préparer le passage réglementaire du FCE au statut de syndicat. Dit autrement, le changement tant espéré des statuts du FCE bute sur un défaut de conformité avec les conditions réglementaires exigées par la loi. Le FCE trébuche. L'organisation d'Ali Haddad voulait s'affirmer davantage ; certains parmi ses adhérents jugeaient que sa voix ne portait pas suffisamment et qu'il était temps de migrer vers un statut de syndicat. Le ministère du Travail dit non et met la pression sur les membres du FCE, contraints désormais de se conformer à la réglementation pour pouvoir activer encore sous la bannière FCE. Boumediène Derkaoui, nouveau SG Pour tenter de débloquer la situation, le Forum des chefs d'entreprise fait appel à Boumediène Derkaoui, ancien P-DG de Saidal, limogé par l'ancien ministre de l'Industrie, Abdesselem Bouchouareb. Boumediène Derkaoui est nommé depuis peu secrétaire général du Forum des chefs d'entreprise et sert d'interlocuteur avec le ministère du Travail dans cette quête d'un statut de syndicat, avons-nous appris auprès des membres du FCE. Jamais cette organisation n'a été confrontée à une situation aussi gênante et aussi complexe. Plus problématique, l'organisation d'Ali Haddad fait face à une situation juridique inédite. En tant qu'association professionnelle, le FCE n'existe plus juridiquement, puisque sa dissolution aurait été actée par la dernière assemblée générale de janvier dernier. Et, en tant que syndicat, le FCE n'existe pas non plus, puisque le ministère du Travail aurait notifié, dimanche dernier, son refus de l'agréer faute d'une procédure réglementaire complète et sans rature. En termes plus simples, du point de vue légal, le Forum des chefs d'entreprise n'a plus aucun droit à une activité quelle qu'elle soit. Mais il semblerait qu'Ali Haddad, qui semble faire face à l'impatience de ses troupes et aux nombreux doutes suscités par cette affaire, envisage de faire sa rentrée dès la semaine prochaine, à en croire un de ses plus proches lieutenants. Il avait annoncé récemment aux membres du conseil exécutif de son organisation qu'il était "à court de solutions". Ali Titouche