Ils étaient nombreux ses amis à accompagner Djamel Allam à sa dernière demeure. Certains, sollicités, ont accepté, même étreints par l'émotion, de lui rendre hommage, en témoignant sur le talent de l'artiste, mais aussi sur les valeurs humaines de l'homme. Azzedine Mihoubi, ministre de la Culture : "Je tiens d'abord à présenter, au nom du gouvernement, mes sincères condoléances à sa famille et à la famille artistique algérienne. C'est une perte pour toute l'Algérie, pas seulement pour Béjaïa. C'est quelqu'un qui aimait beaucoup les maîtres, ‘les cheikhs', et qui a toujours représenté dignement l'Algérie à l'étranger dans ses tournées." Mohamed Hattab, ministre de la Jeunesse et des Sports : "C'est un artiste connu pour son engagement, ses positions constantes et son apport à la chanson kabyle, en particulier, et à la chanson algérienne, en général. Il savait que la culture est un lien solide dans la société. C'est une partie indissociable." Kamal Hamadi : "Je l'ai connu pour la première fois à Alger lorsqu'il est venu, en 1973, dans mon émission que j'animais à la radio Chaîne II. Il a chanté sa première chanson Mara Adyoughal. Depuis, je l'ai accompagné et je l'ai aidé à enregistrer son premier disque 45 tours chez l'éditeur Oasis qui portait justement le titre Mara Adyoughal. Je lui ai composé des textes dont, par exemple, El-Djawhara et Adyoughal Iferelles. C'est un artiste complet qui a touché à tout : la chanson, le cinéma, le théâtre et la musique. C'est lui, comme Idir, qui a apporté ce style moderne à la chanson kabyle et son internationalisation. Quand il était hospitalisé à Paris, je lui ai rendu visite et il m'a demandé de lui composer ‘des qasidas', de longs poèmes. Je lui ai remis un texte, puis un deuxième… Hélas ! Il est parti. Nous avons perdu un grand artiste et j'espère que les jeunes chanteurs s'inspiront de sa belle musique." Akli D : "Djamel, ce n'était pas seulement un chanteur, c'était un artiste complet. Il touchait à tout : le théâtre, la musique, la peinture, le cinéma et la chanson. Aussi, beaucoup ne le savent pas, c'est quelqu'un qui lisait beaucoup. Il était très curieux. Sa musique n'a pas de frontière, et personnellement, il m'a influencé. Il était très modeste et c'était quelqu'un qui vivait ce qu'il chantait. En juin dernier, on lui a rendu un hommage au Cabaret sauvage. Malgré sa maladie, il est monté sur scène pour chanter. Il a affronté sa maladie." Oulahlou : "J'avais beaucoup de respect pour lui. C'est le premier chanteur kabyle qui a composé dans un style kabyle comme les anciens. C'est une source d'inspiration intarissable." Boudjemaâ Agraw : "C'était un ami et un enfant de ma région. C'était un artiste complet, musicien et interprète de talent. J'ai fait beaucoup de tournées avec lui au Canada, à Montréal notamment. C'était un homme stoïque, mais la maladie a eu raison de lui." Bazou, musicien et arrangeur : "J'ai collaboré avec lui dans ses tournées pendant une vingtaine d'années. Il est le précurseur de la musique moderne kabyle. Dès le départ, il a inscrit la musique kabyle et la culture algérienne dans l'universalité. Il avait un style visionnaire. On peut dire que c'est une grande école musicale. Je lui ai fait des arrangements et avons coréalisé ensemble son album Le youyou des anges." Rachid Oulebsir, écrivain et éditeur : "Je l'ai connu lors de sa première sortie à la salle El-Mougar à Alger, lorsque j'étais étudiant. Je l'ai adoré et suis resté en contact avec lui, pour son œuvre et son éclectisme." Brahim Tazaghart, écrivain amazigh et éditeur : "Djamel était un projet culturel à lui seul. À son algérianité. C'est quelqu'un qui n'avait pas peur de ses racines et s'inspirait de sa vision culturelle." Slimane Hachi : "C'était un grand artiste. Un poète et un musicien qui avait le rythme. Il était le pionnier de la chanson kabyle moderne. 50 années de vie artistique dans un engagement sans faille." Omar Fetmouche, ex-directeur du TRB : "Les oiseaux migrateurs partent et reviennent au gré des saisons. C'est comme les poètes, à l'image de Djamel Allam. Même s'il est parti pour l'éternité, son âme sera toujours présente."