"La lutte et le contrôle antidopage constituent un impératif pour le bon déroulement des manifestations sportives, la protection de la santé des sportifs (…)", souligne pourtant la nouvelle loi sur le sport. Fait gravissime, depuis le début de la saison 2018-2019, les contrôles antidopage à l'issue des rencontres des championnats de football des Ligues 1 et 2 ont complètement disparu. C'était du reste également le cas au coup d'envoi de la saison dernière, avant que la FAF ne les réinstaure pour une courte durée, à la fin du mois d'octobre 2017, sous la pression de la presse et du comité olympique. Allons-nous assister au même scénario la présente saison ? Attendons pour voir ! Pourtant, depuis quelques années, la FAF avait instauré ces contrôles systématiques afin de parer au danger de ce fléau qui a envahi le football algérien. La saison dernier, la FAF avait justifié l'arrêt des contrôles antidopage par l'absence d'un laboratoire agréé pour l'analyse des échantillons en Algérie et des raisons financières liées au coût élevé de ces analyses. La nouvelle loi sur le sport s'intéresse à la lutte contre le dopage qui devrait se faire à travers la création d'une agence nationale antidopage et la mise en place de plusieurs mesures. Le but est de contrôler les sportifs adhérant aux fédérations sportives nationales et internationales dans le respect des dispositions du code mondial antidopage. Une mesure nécessaire, puisque l'Algérie a adhéré et ratifié la Convention internationale contre le dopage dans le sport. "La lutte et le contrôle antidopages constituent un impératif pour le bon déroulement des manifestations sportives, la protection de la santé des sportifs ainsi que la sauvegarde des principes éthiques et des valeurs éducatives du sport. Le dopage constitue une violation des règles antidopage établies par le code mondial antidopage, notamment par les faits suivants : la présence d'une substance interdite, de ses métabolites ou de ses marqueurs dans un échantillon fourni par un sportif", souligne la nouvelle loi sur le sport. La Commission nationale antidopage (CNAD) a été créée par arrêté ministériel n°70 du 30 octobre 2011. Au terme de quelque 3000 contrôles effectués depuis 2015, cinq footballeurs algériens ont été contrôlés positifs, à savoir Youcef Belaïli (ex- USMA), Rafik Boussaïd (RC Arba), Noufel Ghessiri (JSM Skikda), Kheireddine Merzougui (MC Alger) et Hocine Amrous (JSM Skikda). Ils ont été tous suspendus pour quatre ans. Belaïli avait été même suspendu par la CAF et la FIFA, suite à un contrôle positif au terme de la rencontre de Ligue des champions d'Afrique, contre le MCEE, disputée le 7 août 2015 à El-Eulma (0-1). Cette attitude passive de la FAF vis-à-vis d'une pratique dangereuse peut s'apparenter à moyen terme à une légalisation du dopage. La médecine a déjà démontré des liens entre la prise prolongée et à forte dose de stéroïdes anabolisants et le cancer du foie, voire du colon. D'autres cas suggèrent que la testostérone à forte dose, prise par voie orale, favorise le cancer de la prostate. Ces produits prohibés sont en vente libre dans les salles de sport en Algérie, et même dans les grandes surfaces, et échappent à tout contrôle des autorités concernées. Les révélations faites par l'attaquant du Mouloudia d'Alger, Mohamed Merzougui, lors de son audition par la commission de discipline de la LFP, renseignent on ne peut mieux sur le danger qui guette nos footballeurs en matière de dopage. En effet, expliquant son contrôle positif par un excès de vitamines, Merzougui a évoqué devant les membres de la commission une séance de musculation qu'il a effectuée dans une salle de sports à Aïn Defla, sa ville d'origine, au cours de laquelle un ami lui a conseillé de prendre des vitamines pour se débarrasser d'une certaine fatigue. Or, la consommation de ce genre de produits, inscrits noir sur blanc sur la liste des produits prohibés par la FIFA, pendant la compétition, pour un joueur professionnel, correspond à une faute grave. SAMIR LAMARI