Lors de la vente-dédicace donnée, dimanche après-midi, une foule d'admirateurs a afflué devant la librairie où Yasmina Khadra est attendu en vedette. Jusqu'à 20h, l'écrivain patiemment, se prête au jeu : tout sourire, il signe les ouvrages les uns après les autres, un petit mot pour chacun. Il y avait foule, dimanche après-midi, pour la séance de dédicaces des livres de Yasmina Khadra, de son vrai nom, Mohammed Moulessehoul. L'auteur algérien, traduit dans une cinquantaine de pays, est venu présenter Khalil (éditions Casbah) son nouveau livre, qui raconte l'histoire d'un kamikaze, originaire de Molenbeek-Saint-Jean. Une foule inhabituelle a afflué devant la librairie Gouraya de Nabil Mahindad où Yasmina Khadra est attendu en vedette. Alors qu'une cinquantaine de personnes font le pied de grue devant le magasin, à l'intérieur, une file d'attente s'est déjà créée dès 15h. On s'est pressé entre les présentoirs pour atteindre l'auteur, qui compte certainement des centaines, voire des milliers d'admirateurs. Le public est composé essentiellement de femmes et de jeunes, des étudiants en majorité. Nous avons patienté des heures durant pour assister à cette première séance de dédicaces de l'auteur de La dernière nuit du raïs dans l'ancienne capitale des Hammadites. Il y avait en outre de simples curieux, attirés par le "phénomène Khadra" qui défraie depuis 20 ans la chronique littéraire. Quelques-uns sont venus pour se faire dédicacer un livre et échanger avec l'auteur de ce roman, qualifié par ses premiers lecteurs-le livre, sorti cet été en France, est édité chez Casbah éditions depuis quelques mois déjà -, de glaçant, de haletant, voire d'édifiant. Et pour cause : l'écrivain s'est glissé, expliquera Zahra, une admiratrice, qui a lu le livre, "dans la tête de son personnage pour mieux comprendre le cheminement, qui conduit des jeunes gens, sans raison particulière, à semer la mort", au nom d'un sacrifice que la raison a du mal à expliquer. Dans le public, il y a beaucoup de fans, les vrais, qui ont lu tous ses livres, comme Yasmina, Adel, Salima, Tarek. Ceux-ci ont cité les livres qu'ils considèrent les plus réussis de l'auteur de L'attentat. "J'aime sa personnalité, son respect. C'est quelqu'un d'accessible", raconte Lyazid, un doctorant en électrotechnique. La plupart ont un appareil photo à la main. Azeddine, un militant associatif, n'a qu'une obsession : essayer d'inviter Yasmina Khadra au café littéraire de Timezrit : "Je lui ai parlé lorsqu'il est arrivé. Pourtant, je n'ai pas pu arracher son accord de principe tellement les organisateurs étaient pressés de le faire entrer à l'intérieur", regrette-t-il. Mais il ne désespère pas de l'accrocher un jour. Yasmina Khadra, patiemment, se prête au jeu : tout sourire, il signe les ouvrages les uns après les autres, avec un petit mot pour chacun. Le gérant de Casbah éditions a tenu à immortaliser ce moment en filmant cette longue file d'attente. D'ailleurs, la librairie Gouraya a réalisé ce soir-là, une bonne opération, et a vendu tout le stock des ouvrages de Khadra. À cette occasion, la famille Mahindad a prévu des boissons et des petits fours pour les fans, qui ont fait le pied de grue durant de longues heures. "C'est encourageant de voir une telle file d'attente pour des livres. Il ne faut donc pas désespérer de ce pays d'autant que ses lecteurs sont jeunes", dira Mohand. À noter que cette vente-dédicace qui s'est tenue, dimanche, s'est poursuivie jusqu'à 20h. M. Ouyougoute