Le wali de Tamanrasset, Djilali Doumi, a apparemment trouvé des explications à toutes les questions liées à la gestion des lotissements sociaux prévus dans la commune d'In Salah, sauf à celles liées à l'attribution des aides financières à l'autoconstruction aux bénéficiaires de lots de terrain sans acte de propriété ni permis de construire, puisque le lotissement où ils sont situés n'est pas créé, et ce, depuis 2015. L'affaire qui s'apparente à un véritable scandale éclabousse plusieurs responsables, dont les directeurs du logement et de la Caisse nationale du logement et le chef de l'antenne locale de l'agence foncière qui a tenu vainement à justifier cette attribution illégale par "la fameuse décision politique" prise alors pour contenir la colère des jeunes qui se sont élevés contre l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste dans le Tidekelt. "La CNL n'avait pas à donner des aides sans titre de propriété. Cette procédure, entachée d'irrégularités, a été faite, soit par ignorance et incompétence, soit intentionnellement par des scribouillards animés par la volonté de pénaliser toute la République", peste le chef de l'exécutif. Sur les 14 lotissements sociaux prévus, 10 ont été dûment créés et 4 autres traînent encore dans les couloirs de la direction locale du logement en attente d'une simple formalité administrative. Ce constat concerne les lotissements de Dghamcha 1 avec 747 lots s'étendant sur une superficie de 35 ha, Dghamcha 2 (679 lots sur 34 ha), Ezzaouia 3 (740 lots sur 35 ha) et Elbarka (125 lots sur 4,30 ha). L'exposé réalisé par la direction locale de l'urbanisme, de l'architecture et des constructions a fait ressortir plusieurs dépassements montrant la propagation phénoménale de l'illicite dans ces lotissements, où plusieurs bénéficiaires légaux ont été privés de leurs lots. Selon le P/APC d'In Salah, Abdelkader Taïbi, 102 bénéficiaires de subventions de l'Etat n'ont toujours pas pris possession de leurs lots de terrain dans cette région livrée sciemment à la mafia du foncier. Le chiffre n'a pas laissé de marbre le chef de l'exécutif qui, en accusant l'administration locale de complicité dans la création des sites illicites, a donné un ultimatum aux responsables concernés pour démêler l'écheveau et régulariser définitivement cette situation scabreuse. "Si la solution ne calque pas avec la logique et ne m'est pas convaincante, je vais intenter une action judiciaire à l'encontre de tous les réfractaires", menace-t-il en pointant du doigt l'agence foncière et le bureau d'études chargé des plans de lotissement qui a, faut-il le signaler, été arrêté sur place. Le wali a ordonné de mettre les bouchées doubles et d'accélérer les procédures administratives afin que les lots soient distribués le 11 décembre 2018 avec des titres dûment délivrés par les autorités compétentes. Il a également instruit son exécutif d'accélérer la cadence des travaux de viabilisation et l'installation des 42 postes de production d'électricité parallèlement avec les réseaux d'AEP, de gaz naturel et d'assainissement. RABAH KARÈCHE