Le contrat de filière constitue une alternative salvatrice pour planifier, sur le plan stratégique, et structurer, sur le plan opérationnel, l'écosystème automobile afin de renforcer de manière progressive l'intégration locale sur les projets en coproduction de l'industrie automobile. C'est ce qui ressort des travaux de la 2e édition des Assises de l'industrie automobile et véhicules organisée par l'Union nationale des professionnels de l'industrie automobile et mécanique (Upiam). Hier, lors de la clôture des rencontres qui s'étaient déroulées à Sétif, à Annaba et à Alger, l'Upiam a rappelé que cette démarche est soutenue par le ministère de l'Industrie et des Mines qui a détaché des cadres pour accompagner l'ensemble des initiatives pour développer une vision industrielle à même de garantir une visibilité pour prétendre à des résultats tangibles. Aujourd'hui, les professionnels du secteur estiment qu'il est plus que jamais nécessaire d'aller vers le contrat de filière, une initiative de l'Upiam lancée en mai 2017, d'autant que ces assises ont vu la participation des principaux donneurs d'ordre opérant dans la filière automobile et véhicules, à l'instar de Renault Production Algérie, Sovac Production et autres donneurs d'ordre dans les véhicules industriels. Lors des travaux, le cabinet de conseil en stratégie Roland Berger a présenté le panorama de l'industrie automobile dans le bassin méditerranéen et le retour d'expérience de ce cabinet sur les attentes des équipementiers internationaux dans le ciblage d'un pays pour s'implanter, à l'instar de l'Algérie, où cette industrie naissante se cherche encore pour convaincre les sous-traitants automobiles à venir s'installer. Pour la présidente de l'Upiam, Latifa Turki Liot, "cette démarche s'inscrit en droite ligne avec la stratégie du gouvernement qui porte sur la décentralisation comme voix incontournable pour le développement territorial. Les feuilles de route sectorielles des comités de filière, qui seront lancés, seront déclinées en actions opérationnelles suivies par l'Upiam avec l'appui des autorités locales, afin de respecter cette dualité entre la stratégie de filière et le développement territorial". Si aujourd'hui, l'autre urgence est de définir quels sont les secteurs-clés qu'il faudrait mettre en avant pour développer la sous-traitance, à l'image de la plasturgie, du cuir, de la métallurgie, du textile ou encore du verre, il est clair, ont estimé les participants à ces assises, qu'il faudra "décliner une feuille de route industrielle portée par les industriels eux-mêmes, tels qu'ils sont organisés sous forme de comités ad hoc au sein de l'Upiam, et, ensuite, partager cette feuille de route avec les constructeurs et le ministère de l'Industrie et des Mines en tant que partie prenante". Du reste, prône l'Upiam, "il faudra dégager des indicateurs industriels". Signalons, enfin, qu'une synthèse de ces assises sera transmise au ministère de tutelle, d'autant qu'une feuille de route est attendue dès le mois de janvier prochain. FARID BELGACEM