En écho à la demande de l'écrasante majorité du peuple algérien, sorti massivement vendredi, la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, estime que la présidence de la République est tenue de répondre "positivement" aux revendications des Algériens unanimement hostiles au "plan" décliné le 11 mars. "Que cessent les louvoiements et l'entêtement de ceux qui détiennent le pouvoir de décision et qui manœuvrent dans de vaines tentatives pour essayer de sauver le système, pour essayer de sauver le FLN, son géniteur, pour sauver les partis et acteurs qui incarnent ce même système, de sauver les oligarques prédateurs, pour essayer de sauver les courtisans, de sauver le régime présidentialiste et antidémocratique en place", réclame Louisa Hanoune, dans une allocution prononcée hier à Alger, à l'ouverture d'une réunion regroupant les membres du comité central et les responsables des wilayas du Centre. Selon elle, la présidence de la République "doit répondre positivement" à l'aspiration profonde de la majorité du peuple de se libérer du carcan d'un système périmé et décomposé, un système de parti unique, sauvé après-octobre 88 et doté d'une façade multipartite artificielle. "Et parce qu'il n'est pas possible d'insuffler la vie dans un corps mort en putréfaction très avancée, parce qu'il serait criminel de jouer avec le sort du pays, que cessent les manœuvres visant à maintenir le système en place par des subterfuges grossiers qui s'apparentent à des provocations, car plus aucun replâtrage du système n'est désormais possible", met-elle en garde. Dans ce contexte, Louisa Hanoune juge impératif le retrait des dernières mesures qui "traduisent un mépris à l'intelligence des Algériens", non sans mettre en garde, encore une fois, contre toute velléité de prolonger le mandat présidentiel. Qualifiant d'"enfumage" de "contournement de la souveraineté" la conférence nationale proposée par la présidence, laquelle ne saurait, à ses yeux, se prévaloir de quelque légitimité et encore moins d'être habilitée à élaborer une Constitution, Louisa Hanoune propose à tous les segments de la société, engagés dans le combat pour la naissance d'une deuxième république, de se constituer en comités populaires pour "débattre, élire leurs délégués aux assemblées générales des communes, qui, à leur tour, débattront, unifieront leur revendication et éliront des délégués aux assemblées des wilayas comme ultime étape avant la convocation de l'Assemblée constituante" dont la tâche "exclusive" est de rédiger une nouvelle Constitution. Karim Kebir