Comme chaque année, la commune de Bezons, située dans le département du Val-d'Oise (95), dans la région d'Ile-de-France, accueille, du 10 au 16 avril 2019, les festivités d'AfricaBezons qui se déroulent dans l'espace Louis-Aragon. Cette année, la semaine culturelle met à l'honneur l'Algérie qui est présente à travers plusieurs facettes de sa culture : artisanat, musique, arts culinaires, littérature, activités associatives. Dominique Lesparre, maire PCF de cette commune de près de 29 000 habitants, située sur la rive droite de la Seine, très présent durant cette manifestation, nous déclare : "Depuis 14 ans, AfricaBezons se tient autour de la solidarité internationale et plus particulièrement, cette semaine, autour de l'Afrique avec ses nombreux pays, ses nombreuses cultures. Chaque année, AfricaBezons met à l'honneur un pays d'Afrique ; l'année dernière c'était le Maroc, cette année l'Algérie. Cela coïncide par hasard avec la volonté du peuple algérien d'exiger très pacifiquement plus de démocratie." Et d'ajouter : "Dans notre ville où les communautés africaines commencent à venir, il y a actuellement trois communautés importantes : portugaise, marocaine et algérienne. Avec chacune d'entre elles, nous entendons tenir des échanges et un dialogue permettant le respect mutuel dans celui de la loi française, de la diversité des cultures et des religions. Le vivre-ensemble est reconnu par beaucoup de Bezonnais." Pour le conseiller municipal Raymond Ayivi, originaire du Togo, cet évènement "permettra à tous de regarder ce beau pays (l'Algérie) dans la diversité de ses richesses". Les festivités ont débuté mercredi 10 avril par un mini-marché d'objets artisanaux algériens, accompagné de musique traditionnelle avec le groupe El-Arfa. La soirée de vendredi a été marquée par un bal rythmé au son de la musique raï, kabyle, sétifienne, etc. Samedi a été le point d'orgue de "l'Algérie vue de Bezons". Après un couscous savouré par des dizaines de personnes, alors que d'autres goûtaient à de délicieux gâteaux algériens, m'hadjeb, aghroum aqourane, khefaf et matloue, l'assistance a pu visiter les différents stands d'artisanat traditionnel et d'expositions de livres et de revues. À titre d'exemple, la maison d'édition Pera Melana a présenté l'ouvrage de Tambwe Wonya intitulé L'Afrique Noire et les crimes des autres qui fait porter la responsabilité des drames vécus par le continent aux étrangers mais aussi aux gouvernances locales. Le même éditeur prépare la sortie imminente d'un livre de Lotfi Mokdad intitulé Les Algériens. Les éditions Tangerine Nights présentent une panoplie d'ouvrages dont une bonne partie s'inspire du vécu de Geneviève Buono dans l'Algérie des années cinquante et soixante où elle a passé 17 ans de sa vie. Une exposition, bien illustrée et documentée sur l'histoire ancienne et récente de l'Algérie, orne le parcours de la grande salle Aragon. En fin d'après-midi, un débat est organisé autour du thème "Des femmes, des hommes algériens se racontent" qui a intéressé le public à travers les sujets sociétaux abordés, comme la situation de la femme et le code de la famille. De jeunes filles vêtues de robes kabyles et le groupe Oran Zorna ont agrémenté l'évènement de leurs airs et danses du terroir, avant que Nora At Brahim, poétesse, ne fasse découvrir à l'assistance ses talents de chanteuse et d'écrivaine à travers son livre-CD Les berceuses d'antan. Durant toute la journée, dans l'immense salle Aragon, l'Algérie était fortement présente, baignant dans son milieu naturel, l'Afrique.