Les délits de la contrefaçon au sens de la réglementation régissant la propriété intellectuelle ont été largement débattus, en fin de semaine, à la bibliothèque principale de lecture publique de la ville de Tamanrasset, à l'occasion de la célébration de la Journée internationale du livre et des droits d'auteur. Le débat, animé par des chercheurs universitaires, écrivains et essayistes, s'articulait essentiellement autour des faits portant reproduction ou représentation sans droit ni autorisation des œuvres protégées par les droits d'auteur ou du cessionnaire des droits dès lors qu'il dépasse les limites de la cession qui lui a été consentie par l'auteur. Sauf que pour Ahmed Belli, doctorant au centre universitaire de la wilaya de Tamanrasset, la priorité en Algérie est dictée par la nécessité de mettre en place des mécanismes de lutte efficace contre ce phénomène qui a pris des proportions on ne peut plus alarmantes, et ce, en adoptant des conduites responsables et opérationnelles en mesure de définir les conditions et les principes de la protection des droits d'auteur ainsi que les notions de la propriété intellectuelle. Toujours dans le même contexte, Fatma Alamine, enseignante, a pour sa part parlé des étapes clés pour la publication d'un livre à compte d'auteur. L'intervenante qui s'adressait particulièrement aux écrivains moins aguerris a ainsi mis en garde contre les arnaques précédant le dépôt légal des manuscrits et les conditions imposées par certains éditeurs en violation de la réglementation d'usage. D'autres conférences thématiques ont été animées à cette occasion qui a, faut-il le noter, permis à de nombreux visiteurs de découvrir le premier numéro de la revue de la bibliothèque principale de lecture publique. L'occasion s'est également offerte à l'écrivain M'barek Goumni de présenter son dernier opus intitulé La sélection, proverbes et citations populaires, avant de céder la tribune à la jeune auteure Cherifa Timadanine qui a, elle aussi, fait part de son expérience modeste dans le monde de l'écriture et de la littérature. Par ailleurs, ce qu'il faut retenir de cette journée, c'est le cri d'alarme lancé à l'endroit du ministère de la Culture et des autorités locales qui ont été de nouveau interpellés au sujet des coûts élevés d'impression et d'édition de livres, mais aussi sur le manque de contribution favorisant l'émergence de jeunes écrivains. Pour y remédier, les intervenants ont recommandé la création d'un fonds spécial dans cette wilaya où l'édition d'un livre est synonyme d'un long parcours de combattant et de contraintes sur lesquelles trébuche souvent l'auteur. À l'issue de la rencontre, tous les intervenants ont été honorés par le comité d'organisation. RABAH KARÈCHE