Le discours prononcé dimanche par le chef de l'Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, n'a pas convaincu les étudiants d'Oran qui sortiront encore ce mardi pour réitérer leur revendication première, à savoir le départ de l'ensemble du pouvoir pour l'avènement d'une nouvelle République. "On ne peut faire du neuf avec du vieux. Nous voulons qu'ils partent tous, y compris Bensalah et Gaïd Salah, parce qu'ils font partie du même système", a résumé un étudiant de l'université d'Es-Sénia. Un changement radical du système qu'ils expriment clairement. "Nous continuons de rejeter l'élection que Bensalah et Gaïd Salah s'entêtent à vouloir organiser parce que nous doutons de sa transparence et nous ne faisons pas confiance au gouvernement censé l'encadrer", a encore expliqué notre interlocuteur. Un autre étudiant de la cité universitaire le Volontaire d'Es-Sénia, s'est insurgé contre cet attachement à la tenue de l'élection rejetée par le peuple algérien. "Les Algériens ont déjà exprimé leur refus d'élections organisées par des représentants de l'ancien système. Pourquoi Bensalah refuse-t-il de se plier à la volonté populaire !?", s'est-il exclamé en s'interrogeant sur la multiplication des arrestations et des poursuites judiciaires "opérées par une partie contre une autre partie du même système au pouvoir". "Ce sont des mises en scène qui ne trompent personne sur la volonté du système à se maintenir", a-t-il encore déclaré. L'avènement du Ramadhan n'a pas altéré la détermination des étudiants à poursuivre la lutte pour la disqualification du pouvoir et ses représentants. Ni le jeûne ni la répression répétée des manifestations à Alger n'entameront cette volonté à aller au bout de la lutte. "Nous nous battons contre les personnes au pouvoir, mais nous voulons surtout venir à bout du système en place. C'est ce que Bensalah et Gaïd ne veulent pas ou feignent ne pas comprendre", avait lancé l'un des manifestants lors de la marche de vendredi dernier.