Pour le quatrième jeudi consécutif, la population de la daïra de Tigzirt, à 40 km au nord du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, est sortie massivement, avant-hier, dans la rue pour demander, encore une fois, la libération de tous les détenus d'opinion, dont le jeune originaire de la région Acherfouche Amar, arrêté à Alger en possession du drapeau amazigh. Cette marche, qui s'est ébranlée sous un soleil de plomb depuis la place des Martyrs, située en face du cinéma Mizrana, vers le tribunal qui se trouve à l'autre sortie de la ville, a été marquée par la présence des députés et des membres de la direction nationale du RCD, Me Lila Hadjarab et Yassine Aïssiouane, des membres du collectif d'avocats des détenus d'opinion, d'élus locaux et de nombreux habitants de la région. Cette quatrième marche a été également marquée par la participation de la veuve du Rebelle, Nadia Matoub, qui a dénoncé, à cette occasion, "la détention arbitraire des porteurs du drapeau amazigh, parmi lesquels Amar Acherfouche de Tigzirt, et exprimé sa solidarité en faveur des détenus d'opinion". Tout au long de l'itinéraire de la marche, les manifestants ont, comme à leur habitude, brandi les portraits de plusieurs manifestants emprisonnés pour port du drapeau amazigh, ainsi que de larges banderoles appelant à la libération de tous les détenus d'opinion, et d'Acherfouche Amar, incarcéré depuis plus d'un mois. Les manifestants ont également scandé à tue-tête les habituels slogans hostiles au système et à Gaïd Salah. "Gaïd Salah dégage", "Système dégage", "Libérez les détenus", "Dawla madania, machi âaskaria" sont, entre autres, les slogans scandés par les manifestants en traversant l'axe principal de cette ville balnéaire. La manifestation a pris fin dans le calme après un sit-in organisé devant le tribunal.
