Résumé : Nacéra constate qu'elle risque d'arriver en retard à son bureau. Yacine propose de la déposer. N'ayant pas le choix, elle finit par accepter. Elle est subjuguée par le véhicule du jeune homme. Il démarre et sort du parking avant de se lancer dans une ruelle. Un raccourci que Nacéra ne connaissait pas, mais qui menait plus vite vers les hauteurs de la ville. Yacine met la radio, une chanson chaâbi est diffusée. -J'adore la musique chaâbi. J'espère que tu apprécies. -Bien sûr, réplique Nacéra. J'aime toute les musiques du monde, mais j'apprécie davantage la musique algérienne. -Tu ne m'as pas encore dit quel poste tu occupes dans la boîte M… -Je suis chargée de la communication. -Tu occupes donc un poste de responsabilité. Nacéra relève le tutoiement et répondit sur un ton plus décontracté : -Hum… Si tu veux, mais moi, j'ai l'impression de traîner la patte quelque part. -L'ambition, mademoiselle, fait faire des folies parfois. -Je sais. Et je m'estime souvent heureuse d'avoir un boulot alors que d'autres… -Oui, par les temps qui courent rien n'est sûr. Il entame un virage, puis gare le long d'un trottoir : -Je crois que nous sommes arrivés. C'est bien là n'est-ce pas ? Nacéra découvre, surprise, qu'elle se trouvait déjà devant son entreprise. -Oui, mais comment tu as fait pour... -Rien. J'ai suivi une route. Son regard moqueur la fait rire. Elle descend du véhicule et se retourne pour le remercier, mais sans lui laisser le temps de placer un mot, il lance : -Euh… Tu m'excuseras, mais je suis un grand bavard… Heu... j'aimerais qu'on se revoie Nacéra. -Mais… je… -J'aimerais qu'on se revoit, quand tu voudras, où tu voudras. -Je viendrais manger à la pizzeria un de ces quatre et... -Bon… Si je dois en conclure par ce que tu appelles "un de ces quatre" cela veut dire que cela ne t'intéresse pas… -Non… si… je… Il lui tend un bout de papier sur lequel il avait noté le numéro de son téléphone : -Quand tu te décideras "un de ces quatre" à m'appeler pour qu'on déjeune ensemble, d'accord ? Et puis, tu pourras toujours le faire pour un petit bonjour. Nacéra prend le bout de papier avant de renchérir : pourquoi pas ? Entre gens civilisés… Il sourit, dévoilant une belle dentition : -Je vois que tu as appris la leçon. Il démarre, et elle demeure un moment pensive sur le trottoir, puis se décide à rejoindre son bureau. Dans le couloir du rez-de-chaussée, la standardiste lui fait un clin d'œil : -C'était qui, le bel homme qui t'a déposée ? -Mon grand-père. -Eh bien, je le trouve très charmant.
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