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Le juste pli…
Hôpital d'Oran
Publié dans Liberté le 06 - 08 - 2005


Trois directeurs usés en un an.
Le quatrième est à peine en place, un record Guiness.
Hôpital lourd d'un autre âge, le CHU d'Oran se situe entre le mammouth du jurassique et le pachyderme du neandertal. Imprévisible, ingérable, ingouvernable. Tous les boss qui se sont succédé à la tête de l'institution y ont laissé des plumes. Certains s'y sont cassé l'échine, d'autres ont essayé les plâtres d'une cabale minutieusement montée contre eux. Bref, terrain mouvant, on y avance comme sur un champ de mines. Le professeur Attar, nouveau récipiendaire du poste, connaît parfaitement bien la maison. Et pour cause : il y a fait son internat en 1972 et, depuis, n'a jamais cessé d'exercer au service d'urologie dont il est le patron aujourd'hui.
Alors, les magouilles, les manœuvres, on ne la lui fait pas.
Il connaît aussi cette musique. Pour accorder les violons d'un assainissement planifié et programmé, il commencera par frapper là où ça fait mal : le ventre. “Nous avons reçu pour le seul mois d'avril 2 100 kg de viande rouge et autant de viande blanche, ainsi que 36 000 œufs. Aucun malade, je le répète encore une fois à la presse, n'a jamais mangé un steak ou une cuisse de poulet. Tout le monde mangeait à l'œil aux cuisines, sauf les patients. J'ai donc pris la décision de changer tout le personnel des fourneaux. Tout le monde a été changé. Et, bien sûr, il y a eu des mécontents. L'Ugta, en premier, qui a invité les travailleurs à un sit-in de protestation. 30 à 35 individus ont répondu à l'appel de la section, pas plus donc un flop sur toute la ligne. Aujourd'hui, il y a un léger mieux pour les malades, mais ce n'est pas encore l'idéal.” En fait, le Pr Attar n'est pas encore au bout de ses surprises. Il découvrira, par le biais de ses propres sources, qu'une espèce de dépôt servait en réalité de “marché” à un certain nombre de cadres et de travailleurs. “C'étaient des fuites organisées. Tout le monde venait se servir en viande et légumes. Les jeudis, on remplissait carrément les malles de voitures. On arrivait avec son couffin pour faire son marché de la semaine. Lorsque la mèche a été vendue, je n'ai trouvé que 5 kilos de patates, de la margarine, du Nescafé et 70 œufs. Nous avons évidement arrêté l'hémorragie et les déperditions. Il n'y a presque plus de fuites et nous avons un nouveau boucher, très pieux et très honnête.” Dans cet hôpital qui emploie près de 6 000 travailleurs, le trabendisme n'est pas né par hasard, fortuitement, au détour d'un virage. Il est le produit du laxisme ambiant.À tel point que des visiteurs ne se gênent pas pour voler des draps ou des couvertures. Il est clair que dans cette affaire, les familles portent une lourde responsabilité. “C'est une véritable plaie, d'autant plus grave qu'on n'a pas le droit de réglementer les visites.” Et comme on ne peut pas surveiller tout ce qui bouge, ces plaies ont tendance à se multiplier et même à faire des petits, à l'image des lapins de garenne. “J'ai découvert chez un surveillant, il y a à peine 3 jours, près de 80 millions de centimes de médicaments périmés et 44 millions de centimes de médicaments périmés dans un labo de radio.” Mais, malheureusement, il n'y a pas que des médicaments qui sont périmés dans ce centre hospitalier, il y a aussi des morts. 29 au total. “Ils sont restés plus de 2 ans à la morgue. 20 d'entre eux n'ont jamais pu être identifiés. Quant au 9 autres, aucune famille ne s'est manifestée pour les réclamer. Grâce au procureur de la République, M. Zegmati, que je remercie publiquement, toutes les dépouilles ont été décemment enterrées, suivant les rites de l'islam.”Une première manche a, peut-être, été gagnée, mais la partie ne fait que commencer. Le Pr Attar en est très conscient. “Mes nouvelles fonctions ne m'ont pas empêché de continuer à former des médecins et même à opérer. Nous ferons en sorte que les malades dans cet hôpital bénéficient d'examens complémentaires, que l'Algérie paie au prix fort et repartent sans nous dire merci. Nous ferons également en sorte que les patients qui succombent puissent mourir dans des draps propres en présence de témoins, dans le strict respect de la mort.”
Alors l'hôpital d'Oran, mammouth du jurassique ou dragon à 7 têtes ? Une chose est sûre : c'est la même bête. Espérons seulement que M. Attar a plus d'une flèche à son arc.
Mustapha Mohammedi


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