Des centaines de citoyens de la ville de Djelfa ont organisé, samedi, une marche pacifique pour revendiquer la relance du projet du centre de lutte contre le cancer, a-t-on constaté. La marche des citoyens a démarré vers 17h du centre-ville en face du siège de la mairie vers la rue principale menant à la wilaya. La plupart des protestataires portaient des gilets jaunes, des ballons de la même couleur et des pancartes sur lesquelles était portée leur revendication en vue de "mettre fin à la souffrance des malades de cette wilaya et leur épargner les longs déplacements vers les hôpitaux de la capitale et de Blida". Dans une déclaration à l'APS, l'un des jeunes protestataires, Aziz Bouzekri a affirmé que "l'objectif de ce sit-in et de cette marche pacifique est de faire entendre notre voix aux autorités centrales pour répondre à une revendication commune des citoyens de la wilaya concernant l'impératif de relancer le projet de réalisation du centre de lutte contre le cancer". Un autre jeune a indiqué que "les cris des malades ont fait de cette marche une nécessité pour accomplir le devoir et ne pas fuir la responsabilité d'être à leurs côtés". Un marcheur a indiqué à l'APS qu'il souffre depuis dix ans de cette maladie et que "le moment est venu de mettre fin à la souffrance de tous les malades, notamment les longs déplacements pour se soigner". Ont pris part à cette marche pacifique des anciens députés, des acteurs de la société civile et du mouvement associatif ainsi que des citoyens et des proches des malades, a-t-on indiqué. La protestation ainsi organisée à Djelfa est annonciatrice d'une rentrée sociale chaude. Engagés dans le hirak depuis plus de 5 mois, les citoyens n'entendent pas se taire sur les projets de développement locaux laissés en rade ou carrément abandonnés par les autorités. Les problèmes se sont accumulés au fil des années, éprouvant les citoyens alors que des sommes colossales ont été dépensées. Des milliards ont été engloutis par des projets sans que les conditions de vie des citoyens s'améliorent. Le mouvement du 22 février, soulèvement populaire généreux, a forcé l'ouverture de la boîte de Pandore. Et ce qui en est sorti, jusque-là, est stupéfiant, tant il dévoile deux mondes parallèles, celui des nantis qui vivent dans le luxe et se soignent dans les meilleurs hôpitaux étrangers et une majorité d'Algériens qui meurent de toutes sortes de maladies parce qu'ils n'ont pas où se soigner. Le problème posé par les habitants de Djelfa illustre parfaitement cette situation. Cependant si à Djelfa, on réclame la relance d'un projet, promis mais vite oublié, les autres localités du pays ne sont pas mieux loties. L'été a été particulièrement éprouvant pour beaucoup de citoyens qui souffrent du manque d'eau, un calvaire surtout quand le thermomètre affiche des températures très élevées. Le gouvernement, désigné pour gérer les affaires courantes mais qui voit son magistère prolongé au-delà de l'intérim présidentiel légal, est impuissant, sinon occupé exclusivement au chantier qui prépare la présidentielle.