"La fin du traité FNI ne devrait pas être le catalyseur d'une compétition renouvelée et sans contrainte dans le développement et la prolifération des missiles", a prévenu Izumi Nakamitsu, Haute-Représentante de l'ONU pour les affaires de désarmement. L'ONU a qualifié jeudi de dangereuse la relance de la course à l'armement menée notamment par les Etats-Unis et la Russie, après leur retrait du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), début aout. "L'acquisition, la prolifération, le déploiement et l'utilisation de missiles continuent à jouer un rôle déstabilisateur et même d'escalade dans les relations internationales", a prévenu Izumi Nakamitsu, Haute-Représentante de l'ONU pour les affaires de désarmement. S'exprimant jeudi, lors d'une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la menace posée par les missiles à la paix internationale, la représentante de l'ONU a fait savoir que "la fin du traité FNI ne devrait pas être le catalyseur d'une compétition renouvelée et sans contrainte dans le développement et la prolifération des missiles". Pour elle, "les missiles ajoutent, aujourd'hui, un élément dangereux et déstabilisateur aux points chauds régionaux de l'Asie du Nord-est à l'Asie du Sud, au Moyen-Orient et à l'Europe. Ils contribuent directement à la relance de la course dans le domaine des armes stratégiques et entravent la réalisation des objectifs plus larges de désarmement". Les déclarations de Mme Nakamitsu, rappelle-t-on, interviennent quelques jours après l'essai par les Etats-Unis d'un missile de portée intermédiaire, leur premier depuis la guerre froide. Faisant écho aux déclarations précédentes d'António Guterres, Mme Nakamitsu a appelé tous les Etats à rechercher "de toute urgence" un accord sur "un nouveau chemin commun pour le contrôle international des armements". À ce jour, il n'existe aucune norme, aucun traité ou accord universel régissant les missiles dans le monde, a rappelé la cheffe du désarmement de l'ONU. Des mesures internationales sur les missiles existent, telles que le Régime de contrôle de la technologie des missiles et le Code de conduite de La Haye contre la prolifération des missiles balistiques mais elles demeurent, selon la représentante de l'ONU, très insuffisantes. Aujourd'hui, de plus en plus de pays, y compris ceux qui ne font pas partie des accords multilatéraux existants, continuent d'acquérir et de développer leurs capacités en matière de missiles balistiques. "Le Conseil de sécurité a été particulièrement saisi des activités menées en République populaire démocratique de Corée, qui renforce activement ses capacités en matière de missiles, contrairement aux résolutions du Conseil", a rappelé la cheffe du désarmement. Mme Nakamitsu a souligné que les mesures prises jusqu'à présent en faveur du contrôle des armes et du désarmement, notamment en ce qui concerne les missiles, ont joué un rôle crucial dans la prévention des conflits, la réduction des risques, la désescalade et la réduction des tensions au plus fort de la dernière guerre froide. "Empêcher la propagation et l'émergence d'armes de déstabilisation reste une tâche essentielle et inachevée pour la communauté internationale dans le cadre de nos efforts communs pour préserver la paix, la sécurité et la stabilité internationales", a dit la Haut-Représentante.