Ils ont battu le pavé, avant-hier jeudi, pour dénoncer la décision de justice portant saisie du matériel de l'unité, au profit d'un entrepreneur engagé par l'entreprise-mère. La marche s'est ébranlée du siège de l'unité jusqu'au bureau local de l'UGTA où près d'une centaine de travailleurs ont observé un sit-in en arborant des banderoles où l'on pouvait lire "Les employés de l'unité d'In Salah demandent l'intervention du Groupe Divindus", "Les employés exigent l'autonomie financière de l'unité" et "Les employés refusent la saisie du matériel de leur unité." Selon le représentant de la section syndicale de l'entreprise, Mohammed Sidi Ali Abdeddaïm, le matériel, estimé à plus de 200 milliards de centimes, est destiné à la vente aux enchères afin de payer les factures cumulées auprès d'un entrepreneur sous-traitant qui n'a jamais travaillé pour le compte de l'unité d'In Salah. Le plus grave dans cette affaire qui, selon notre interlocuteur, n'a pas révélé tous ses secrets, c'est que l'estimation du matériel a été faite sans faire appel à un expert ou un liquidateur judiciaire, eu égard aux montants annoncés qui restent très loin des prix d'achat et des valeurs réelles du matériel en question. "Exemple : un concasseur de plus de 17 milliards de centimes est estimé à seulement 2 milliards de centimes. Ce n'est pas normal ! On veut casser l'entreprise et la liquider à tout prix", se lamente-t-il en rappelant que des actions similaires ont été organisées récemment par les employés de l'entreprise à Tamanrasset, lesquelles ont abouti au gel de la saisie du matériel prévue en juin dernier. Ce n'est pas le cas de l'unité d'In Salah qui vient d'être notifiée par voie d'un huissier de justice pour la saisie de l'ensemble de son matériel, affirme M Abdeddaïm. Les protestataires interpellent ainsi les plus hauts responsables de cette entreprise pour engager une enquête approfondie en mesure de faire toute la lumière sur certains dossiers qui souffrent de beaucoup d'ambiguïté, à l'exemple, dénonce-t-on, de ceux relatifs à "la vente illégale des matériaux destinés aux autres chantiers de l'entreprise, dont le ciment, le fer et le carrelage, et aux conventions conclues avec des sous-traitants pour la location des engins de l'entreprise et qui ne sont récupérés qu'une fois réformés, à l'exemple du concasseur, de la centrale à béton et du matériel loué à Tiririne au profit d'un entrepreneur qui s'est arrogé le droit de les louer encore à son propre compte". De son côté, le P-DG de la filiale, Farid Benyeken a, dans une déclaration à Liberté, démenti formellement ces allégations. Pour ce qui est de la saisie du matériel, il a tenu à expliquer qu'il s'agit "d'une décision de justice et personne ne peut la remettre en cause. On a essayé de convaincre les employés que nous sommes en train de faire les procédures nécessaires pour aboutir à une solution qui évitera à l'entreprise la vente de son matériel et permettra de payer les salaires des travailleurs". Les syndicalistes de l'entreprise affirment que ce dossier a été remis en juillet dernier sur la table de toutes les autorités concernées, dont le ministre de l'Industrie et des Mines et le P-DG du groupe Divindus dont relève la filiale EPMC. Cependant, aucune mesure n'a été prise jusque-là, regrette-t-on.