Le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, a affirmé hier à Moscou que l'Iran n'envisage pas de réviser l'accord nucléaire de 2015 après le retrait unilatéral des Etats Unis, en mai 2018. Le chef de la diplomatie iranienne, qui a rencontré son homologue russe, Sergei Lavrov, a réitéré le refus de Téhéran de réviser cet accord, mettant en garde contre les éventuelles conséquences de ce geste, a rapporté l'agence Spoutnik. "Il n'est pas question de revoir JCPOA (l'accord nucléaire de 2015, ndlr), nous savons tous les deux -comme nous sommes impliqués dans les négociations dès le début- qu'il est impossible d'ouvrir cette boîte de Pandore et de la refermer", a déclaré M. Zarif devant la presse à son arrivée à Moscou. Auparavant, le porte-parole de la diplomatie iranienne, Abbas Moussavi, a indiqué que la troisième étape du plan de la réduction des engagements pris dans le cadre de l'accord nucléaire de 2015 est déjà "élaborée et prête", ajoutant que si les efforts diplomatiques aboutissent au résultat souhaité, il sera toujours possible que l'Iran s'éloigne de la mise en œuvre de celle-ci. Les efforts diplomatiques de l'Iran en vue d'une résolution de la crise ne s'arrêtent pas là. Téhéran tente de convaincre les Européens, parties à cet accord (France, Royaume-Uni, Allemagne), de prendre des mesures concrètes pour passer outre les sanctions. Le président Rohani a eu plusieurs échanges téléphoniques avec le président français Emmanuel Macron qui a, à son tour, tenté de convaincre M. Trump d'alléger les sanctions. "Ces dernières semaines, il y a eu de sérieuses négociations entre MM. Rohani et Macron", et entre M. Rohani avec d'autres pays européens, a affirmé le porte-parole iranien lors d'une conférence de presse à Téhéran. "Heureusement, dans de nombreux domaines, nos vues se sont rapprochées". Selon un député iranien conservateur, Ali Motahari, cité par l'agence Tasnim, M. Macron a proposé une ligne de crédit de 15 milliards de dollars (13,6 milliards d'euros) à Téhéran s'il s'engageait à ne pas s'affranchir davantage de ses engagements de l'accord nucléaire.