La rencontre qui s'est déroulée dans la salle des conférences de l'Opow Rabah-Bitat a vu la participation de sept wilayas du centre du pays. Après une nette baisse durant les premiers mois du mouvement populaire du 22 Février, le phénomène de l'émigration clandestine reprend de plus belle en Algérie, où des dizaines d'embarcations de fortune, à leur bord des jeunes et moins jeunes, prennent le large avec l'espoir de gagner l'autre bord de la Méditerranée sains et saufs. Ce fait de société a été analysé et décortiqué avant-hier à Bouira, lors d'une journée de sensibilisation organisée par l'Association nationale de sensibilisation des jeunes sur les dangers de l'émigration clandestine (ANSJIC). Ainsi, selon Samir Zoulikha, président de ladite association, le phénomène de la harga a enregistré une forte recrudescence. À la question de savoir quelles sont les raisons qui poussent ces citoyens à risquer leur vie, Mme Nour El-Houda Hassi, psychologue, a indiqué que le désespoir et la malvie sont les principaux vecteurs de l'émigration clandestine. "Notre jeunesse brave la mort en quête d'une vie qu'elle pense meilleure sous d'autres cieux (...) Elle a besoin de travail, de logement pour vivre dans la dignité", a-t-elle indiqué, tout en soulignant que c'est à l'Etat et à la société civile dans sa globalité de se pencher sérieusement sur ce problème. "Nous devons encourager les différentes parties à œuvrer dans ce sens pour lutter contre ce phénomène", a-t-elle en outre préconisé. Quelles sont donc les solutions idoines pour lutter efficacement contre l'émigration clandestine ? À cette question, M. Zoulikha soulignera que l'association qu'il dirige a élaboré un plan d'action qu'elle a soumis aux autorités concernées. "Notre but premier est d'atténuer ce phénomène. Pour ce faire, nous avons élaboré un projet national qui englobe toutes les associations nationales et la société civile", a-t-il dit, avant d'être plus explicite : "On compte se rapprocher davantage des jeunes afin de les sensibiliser aux risques d'el-harga et leur présenter des solutions efficaces dans le but de préserver cette énergie humaine pour l'intérêt de notre pays." La rencontre d'avant-hier, laquelle s'est déroulée dans la salle des conférences de l'Opow Rabah-Bitat, a vu la participation de sept wilayas du centre du pays, entre autres Tizi Ouzou, Boumerdès, Alger et Béjaïa. Les différents participants ont unanimement préconisé plus d'écoute et de sensibilisation au profit des jeunes. Dans la wilaya de Bouira, notamment les localités montagneuses et isolées, les candidats à l'émigration clandestine sont légion. En décembre 2018, trois jeunes issus de Ben Haroun (commune de Djebahia) ont trouvé la mort à bord d'une embarcation de fortune qui avait chaviré au large des côtes italiennes.